ICT4All 2015 : L’Industrie du jeu vidéo en Tunisie, rêve ou réalité ?

En marge de l’ICT4All 2015, IntilaQ a organisé le 17 novembre à Hammamet, une journée durant laquelle se sont réunis des experts, jeunes et acteurs clés des secteurs publics et privés dans le but de faire le tour sur l’industrie du Gaming en Tunisie, ses défis et son potentiel.

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En effet,  la région  Moyen-Orient, Afrique du Nord (MENA) représente aujourd’hui,  l’un des principaux marchés émergents pour l’industrie du jeu vidéo. Ayant l’une des plus grandes populations de jeunes (- 30 ans) et avec un taux de croissance annuel composé de 21% (3 fois plus que le TCAC mondial), la région MENA est considérée comme le nouvel Eldorado de l’industrie du jeu vidéo.

Une industrie qui génère plus 100 milliards de dollars par an

Selon le « Newzoo’s Global Games Market Report Premium Avril2015 » la Tunisie figure parmi le Top 100 des pays par revenus générés (Rang 84) avec plus de 15 Millions de Dollars pour l’année 2014 sans inclure les services et l’achat de hardware. Pas étonnant que le secteur du gaming (jeux vidéo et tout ce qui attrait en développement mobile et software) fasse partie des enjeux économiques les plus ambitieux, en terme d’employabilité des jeunes en Tunisie.

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“Ooredoo s’engage pour  les années à venir, à encourager  cet écosystéme en Tunisie, basée sur la passion des jeunes pour le gaming, notamment avec le développement des réseaux mobiles et l’explosion des réseaux sociaux” a déclaré Ken Campbell, CEO d’Ooredoo Tunisie.

De son coté Mohamed Bridaa, DG de Microsoft Tunisie, a rappelé que le gaming générait pas loin de 100 milliards de dollars “Il s’agit d’une industrie en croissance significative, surtout dans le secteur du développement mobile. L’objectif est de trouver le mon business modèle et créer une nouvelle tendance autours du social comme la réalité augmentée, les objets connectés etc.”

Le responsable a également souligné l’importance de la convergence des plateformes de développement mobiles  en prenant pour exemple Windows 10 qui propose des jeux gratuits à la fois sur smartphone et PC,  tout en facilitant le développement  de jeux multiplateformes (Android, Apple…), ainsi que l’importance du Cloud qui selon, lui “ne serait pas assez exploitée par les développeurs tunisiens “Cette technologie permettrait de continuer l’expérience de jeu sur du multiscreen, ou encore ouvrir des sessions en streaming…” a conclut Mr Bridaa.

Le Free to play et le Freemium, les 2 nouvelles tendances du marché

Karim Koundi, Partner – TMT Industry Leader Afrique Francophone chez Deloitte, a quant à lui, éclairé le public présent avec des chiffres touchant au marché international du jeu vidéo.

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“Le gaming est devenu aujourd’hui, un média car il touche de plus en plus de  monde et de catégorie de joueurs (occasionnels, hardcore, téléspectateurs…). Cela prouve que le marché est en pleine croissance avec une estimation de 110 milliards de dollars en chiffre d’intérêt sur les 3 années, sur une logique de multidevices” a commenté Mr Koundi qui au passage, a expliqué que l’on assistait actuellement à un découplage total entre le hardware et le software, amenant ainsi à une nouvelle “tendance de playable media” comme le e-sport, la réalité augmentée…

“Contrairement au retail (marché conventionnel des jeux vidéo), un nouveau business modèle vient d’éclore : Le Free to play et le Freemium qui se traduisant par des MMO (des jeux massivement multi-joueurs en ligne) incluant des publicités et des achats d’améliorations”.

Les principaux obstacles et défis liés au gaming

Anas El Filali, Fondateur et PDG de Lorem, startup basée au Maroc, en a profité pour revenir sur son expérience personnelle dans le secteur du gaming : ” La réalité du marché fait que l’on doit s’adapter et ne pas attendre qu’Apple ou Google ouvre leurs stores aux jeunes”, avant d’ajouter “Au début, on a commencé avec des petits jeux proposés aux internautes marocains, via des plateformes web dédiées et un sponsor a finit par investir en publicité, sur l’un de nos jeux produit en html5”.

Malgré des obstacles inhérents (absence de mode de paiement en ligne, infrastructure mobile pas assez développée, notamment la 4G…), les intervenants ont insisté sur le fait d’encourager les jeunes talents et d’expérimenter de nouveaux business modèles, comme des jeux spécifiques au public local, s’ouvrir d’avantage vers l’international (styles et tendances), ou encore se focaliser sur des mini-jeux éphémères intégrant de la publicité…sachant que le CPM sur mobile est 10 fois plus élevé (pour les annonceurs) que sur ordinateur.

Qui plus est, la Tunisie pourrait devenir un hub du digital gaming à l’instar de certains pays comme l’île de Malte, qui, grâce à un cadre réglementaire spécifique, établi en 2004, a su devenir un acteur majeur de l’industrie du jeu vidéo en Europe. A méditer donc…

S.B.N

 

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