Projection du film « Much Loved » aux JCC 2015 : pourquoi toute cette hypocrisie ?

Le film « Much Loved » du réalisateur marocain Nabil Ayouch était sans doute le film le plus attendu des JCC 2015. Les billets ont été soldés trop rapidement et le public a tenu la queue des heures pour accéder à la salle du Colisée de Tunis jeudi 26 novembre.

much loved

Interdit de diffusion au Maroc, il s’agit là de sa première projection arabe et africaine en Tunisie. « Much loved » ou « Zin ili fik » en arabe suit le parcours de Noha, Randa, Soukaina et Hlima, quatre prostituées de Marrakech, dans le sud du Maroc. Le réalisateur qui a vécu 1 an et demi auprès des prostituées du Maroc s’est imprégné de leurs univers.

  « Rien n’est gratuit dans Much Loved, Il n’ya pas un plan, une image ou une scène que je ne défendrais pas dans ce film et dont je ne justifierais pas la présence… » déclare Nabil Ayouch pour expliquer le caractère très réaliste du film.

 « Il est le reflet de la manière dont j’ai vécu cette année et demi passés avec ces femmes et comment j’ai reçu ce qu’elles m’ont dit avec beaucoup de violence…ça m’a violenté parce que leur vie est dure. Elle est exposée dans ce film sans aucune concession de manière un peu crue peut être mais c’est cela qu’elles vivent… » c’est ce que déclare Nabil Ayouch lors de la conférence de presse organisé à Tunis.

Pourquoi les spectateurs tunisiens étaient-ils si nombreux et se sont bousculés pour regarder ce film pour le descendre après sur les réseaux sociaux et dans les micros des médias ? On peut comprendre qu’on critique un film pour l’absence d’une histoire claire et bien ficelée, pour un scénario vide pour un mauvais jeu d’acteurs… Mais l’attaquer pour son coté ‘osé’ alors qu’à la base on le savait déjà… Il fallait peut être faire preuve de pudeur avant d’accéder à la salle de cinéma et ne pas jouer au conservateur après…

« Much Loved » n’avait aucun rapport avec la pornographie précise Nabil Ayouch, il y’a une seule scène  ou des corps nus s’expriment et est très loin d’avoir un caractère pornographique, il y’a a eu des scènes beaucoup plus osées dans le film arabes, le débat n’est pas là » ajoute le réalisateur.

Le long-métrage a trouvé un distributeur en Tunisie et il devrait normalement être projeté sur les écrans avant la fin de 2015 (fin décembre) s’il obtient le visa d’exploitation délivré par le ministère de la Culture.

 

S.B.

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