Des graines de soja pour réduire les émissions en CO2 des voitures Ford ?

Tout le monde connaît le soja : des dizaines de millions de personnes en consomment tous les jours dans le monde et en connaissent les vertus et propriétés. Mais ce que très peu de personnes savent, c’est qu’elles sont peut-être, en ce moment même, assises sur de la mousse fabriquée à base de soja !

L’année 2018 marquera le 10ème anniversaire de l’utilisation, pour la première fois dans l’industrie automobile, d’une mousse fabriquée à base de soja sur les sièges d’une Ford Mustang. Depuis 2011, le soja est devenu le matériau le plus utilisé dans le rembourrage de sièges, dossiers et appui-têtes de presque l’ensemble des véhicules construits en Amérique du Nord.

Aujourd’hui, pas moins de 18,5 millions de véhicules ont été produits par Ford, ce qui a nécessité la transformation en mousse de près d’un demi-trillion de graines de soja ! Grâce à cette utilisation industrielle à grande échelle du soja dans la fabrication des garnitures de ses sièges de voitures, Ford a réduit d’environ 103.419 millions de grammes ses émissions en dioxyde de carbone. Une telle quantité équivaut à la consommation annuelle en dioxyde de carbone de 4 millions d’arbres, si l’on se base sur les chiffres publiés par la North Carolina State University !

La mousse de soja s’impose donc, aujourd’hui, comme alternative végétale et écologique sérieuse face aux différents produits pétroliers qui étaient utilisés jusqu’ici dans la fabrication de sièges de voitures.

Toutefois, l’idée d’incorporer des biomatériaux dans la fabrication de véhicules n’est pas une chose nouvelle pour Ford. Déjà, dans les années 1940, Henry Ford, le fondateur de la marque, avait commencé à réfléchir aux moyens de développer de nouveaux matériaux élaborés à base de plantes et qui seraient destinés à remplacer les traditionnels plastiques dérivés du pétrole.

Lancer une telle idée s’apparentait, dès le départ, à un véritable défi. Les premières mousses développées à base de graines de soja étaient franchement horribles ! Elles ne présentaient aucune des propriétés nécessaires pour en faire un matériau utile au rembourrage de sièges automobiles. Les premières mousses ne respectaient aucune des normes caractéristiques aux sièges de voitures, qui devaient garder leurs capacités rebondissantes pendant plus d’une quinzaine d’années. Sans oublier qu’au tout début, la mousse de soja et les matières à base de pétrole ne pouvaient être mélangées ensemble. De plus, la mousse de soja ne sentait pas très bon ! Nous avons donc entrepris d’explorer minutieusement de nouveaux procédés et de nouvelles formules techniques, à même d’éliminer les composants odorants qui se trouvaient dans la mousse.

Il y a de cela une dizaine d’années, les prix du pétrole avaient considérablement chuté, puisqu’ils se négociaient à moins de 40 dollars le baril. A l’époque, peu de gens voyaient un gain financier quelconque, dans le fait de rendre leur industrie plus « verte. »  De ce fait, réussir à convaincre les industriels que la mousse de soja était le matériau de l’avenir n’a pas été une chose facile.

Ford s’est alors tournés vers le «United Soybean Board» dans le but de financer certains des essais que nous commencions à initier au sujet de la transformation du soja en mousse. Par la suite, Bill Ford, Président de la marque, a commencé à s’intéresser de près à nos travaux et à leur adaptation industrielle.

En 2008, lorsque les prix du pétrole sont remontés en flèche, la valeur de la mousse de soja est soudain devenue évidente ! Il fallait absolument essayer de trouver des moyens moins coûteux et moins polluants pour remplacer le polyol fabriqué à base de pétrole. Nous avions, alors, bien avancé dans nos recherches en la matière et Ford était prêt à les implémenter dans les véhicules que la marque allait construire.

Dans une certaine mesure, la mousse de soja a contribué à faire diminuer le taux d’émission de gaz à effet de serre, puisque ce matériau a permis des réductions relatives de poids, améliorant la consommation en carburant de nombreux véhicules.

Bien évidemment, ce travail d’implémentation de biomatériaux aux véhicules ne s’est pas accompli du jour au lendemain. Il a fallu des années avant que l’industrie automobile n’en comprenne réellement tout le potentiel.

Aujourd’hui, il n’existe pas moins de huit matériaux différents à base végétale et qui peuvent être utilisés dans l’industrie automobile : on retrouve le soja, mais aussi le blé, le riz, le ricin, le kenaf (hibiscus), la cellulose d’arbre, la fibre de jute et la noix de coco.  La liste des ressources renouvelables s’allonge pour intégrer également la paille de blé, l’écorce de tomate, le bambou, la fibre d’agave, le pissenlit et même l’algue !

L’utilisation de la mousse de soja constitue un premier pas historique. Avec Bill Ford, nous avons déjà parcouru un long chemin, mais il nous reste encore beaucoup à accomplir. De nombreuses opportunités sont à explorer. Nous continuons toujours autant à progresser dans nos activités, comme le confirme notre 18e rapport annuel sur le développement durable. Si nos engagements en matière de préservation de l’eau sont à la base même de notre industrie, nous travaillons à développer des usines à zéro déchet, de même que nous comptons mettre en œuvre plusieurs programmes destinés à améliorer la qualité de l’air.

 

 

Tekiano avec communiqué

 

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