Film ‘Benzine’ ou Comment l’immigration Clandestine est vécue du côté des parents

Un nouveau film Tunisien “Benzine” sera projeté dans les salles de Cinéma de Tunisie à partir du mercredi 24 janvier 2018. Benzine est le premier long-métrage de fiction de la réalisatrice Sarra Abidi. Il est produit par son mari feu Ali Ben Abdallah producteur et directeur photo, décédé en mai 2017.

Benzine ou Essence en arabe est une fiction qui traite de l’immigration clandestine. Un mal qui a pris de grandes ampleurs après les événements de la révolution tunisienne de 2011 et a touché toutes les souches sociales sans exceptions. Le titre fait référence au commerce clandestin du carburant qui fait vivre beaucoup de familles de la moitié sud de la Tunisie mais aussi à l’immolation par le feu, phénomène qui s’est amplifié au cours des révolutions arabes.

L’immigration clandestine ou El 7ar9a est souvent traité au cinéma du côté de l’immigré, généralement un jeune qui décide de tout quitter pour se jeter littéralement à la mer et plonger au coeur d’une aventure risquée pour tenter de joindre la rive nord de la méditerranée.

Sarra Abidi a choisi de mettre en avant la douleur des proches qui vivent les déchéances de l’immigration clandestine en restant chez eux. Le film s’apprête au genre road-movie où la caméra plonge le spectateur dans l’histoire d’un couple qui a perdu la trace de son fils unique, un vide et une solitude profonde notamment conjugués par les merveilleux paysages arides du sud tunisien.

Grâce à l’excellent jeu de Sondos Belhassen qui joue le rôle de Halima, une mère qui n’a plus de nouvelles de son fils, jeune diplômé au chômage, porté disparu depuis 9 mois, la réalisatrice a réussi le challenge d’imprégner le spectateur au cœur des souffrances de parents désarmés.

C’est principalement le personnage de Halima qui est le fil conducteur du film. Son mari Salem (interprété par le metteur en scène qui se dévoile sur grand écran Ali Yahyaoui) a un rôle accessoire puisque l’expression de ses réactions est directement corrélée à celle de sa femme.Son espoir, souffrance ou soulagement se calquent sur ceux de Halima. Le film Benzine séduit également avec les très beaux paysages tunisiens qui crèvent l’écran mais souffre d’un dialogue assez pauvre et d’une longueur et un manque de rebondissements qui peuvent plonger dans une monotonie regrettable.

La projection du Film tunisien Benzine de Sarra Abidi d’une durée de 90 minutes débute mercredi 24 janvier 2018 dans 12 salles de cinéma de Tunisie ainsi que 13 maisons de culture.

Sara Tanit

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