Jazz à Carthage 2018 : Emily Loizeau et Marina and the Kats, deux ovnis sur la scène de la salle Carthage 1

Au cours de la soirée du samedi 7 avril, les mélomanes “de Jazz” ont  eu droit à deux ovnis, des artistes d’un genre très particulier qui ont fait décoller les spectateurs, à bord de vaisseaux inconnus.

D’abord il y a eu les Marina and the Kats qui ont ouvert une porte secrète sur les années 30 avec un swing de folie.

Les guitares manouches, les mélodies entraînantes et la voix de Marina Zettl, charmeuse comme un chant de sirène, créent une musique qui donne des fourmis dans tout le corps, qui fait battre des pieds sans qu’on puisse s’en empêcher et on se retrouve soudain à danser sans l’avoir prémédité.

Avec Marina and The Kats toute la salle a voyagé dans l’espace et le temps, et s’est retrouvée à l’époque des Divas et des Crooners, des Cadillac Convertibles, dans les clubs de jazz de Harlem.

On n’ pas fini de rêver, entre music-hall et théâtre, une voix tour à tour puissante ou cristalline, navigant entre l’anglais et le français avec fluidité, accompagnée de musiciens sublimes,Emilie Loizeau a embarqué la salle dans un monde un peu surréaliste, comme si on avait tous suivi le lapin blanc d’Alice.

Ses chansons sont des odes lyriques, des contes d’univers parallèles, racontés en langage folk, qui parlent de son histoire familiale, de ses drames, de ses naufrages. Elle ne ressemble à rien de connu et a cette petite touche de folie qui donne à la musique une autre dimension.

Le public de la salle Carthage Thalasso a bougé d’univers.

Bruce James et Bella Black, du deep roots au jazz club

De l’autre côté de Carthage Thalasso,exactement à l’espace El KHima, en fermant les yeux, on se serait cru au Texas, terre natale du couple, déjà avec l’accent de Bruce James quand il a salué le public avec un « y’all » typique mais surtout avec la musique aux racines nettement sudistes et aux sonorités du gospel dans lequel Bella Black a fait ses débuts.

C’était une immersion totale dans l’univers de la Soul, dans ces terres américaines avec des histoires d’amour, de souvenirs en noir et blanc, d’espaces immenses.

Soul, jazz, R&B, rock, et hip-hop sont les ingrédients de cette musique profonde auquel ils ont donné le nom de Guerrilla Soul. Ils chantent comme on fait la guerre, avec les tripes, comme si c’était une question de survie.

Leurs voix sont incroyablement accordées, profondes, graves, rocailleuses, deux vraies forces de la nature sur scène.

Les terres du sud se sont installées sur la scène du jazz club le temps d’une soirée, un voyage dont on aura du mal à revenir.

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