L’IA et le Covid-19: Des réponses pour le détecter, freiner, mesurer sa gravité et le soigner

Alors que le Covid-19 continue son expansion dans le monde ; l’Intelligence Artificielle (IA),  a non seulement prédit une telle épidémie mais peut surtout présenter des réponses concrètes pour la détecter, la freiner, mesurer son degré de gravité et la soigner. Professuer Khaled GHEDIRA de l’Honoris United Universities, membre de l’Académie des Sciences, des lettres et des Arts Beit Al-Hikma et président d’honneur fondateur de l’Association Tunisienne pour l’Intelligence Artificielle donne plus d’explications dans ce qui suit :

Prédire le Covid-19
Une startup canadienne, BlueDot, a pu mettre au point une IA pour prédire l’apparition du virus SARS-Cov2 à l’origine du Covid-19 à Wuhan et ce, depuis le 31 Décembre 2019. Elle a prédit également sa propagation vertigineuse à travers le monde entier.

Ces informations ont été transmises aux autorités, aux hôpitaux et aux services concernés mais cela n’a pas été pris tout de suite au sérieux. Quelques jours plus tard, l’Organisation Mondiale pour la Santé (OMS) annonçait l’épidémie du Coronavirus.

L’IA développée par BlueDot se base sur un algorithme qui passe en revue des centaines de
milliers d’articles de presse et autres chaque jour et des données du trafic aérien et ce, afin de détecter et suivre les risques de propagation de maladies infectieuses. Il peut traiter des
milliers de données en ligne à l’aide des mots-clés relatifs à 150 types de maladies en 65
langues.

Quant au Covid-19, deux mots-clés ont été repérés et ont été déterminants pour sa
prédiction : “Pneumonie” et “cause inconnue”. « Nous ne savions pas que cela allait devenir une épidémie mondiale mais nous avions reconnu certains ingrédients similaires à ceux qu’on avait vus pendant le Sars” assure Kamran Khan, le fondateur et le PDG de cette startup.

Détecter et freiner la propagation du coronavirus

Afin de freiner la propagation de la pandémie sans pour autant trop porter préjudice aux
activités socio-économiques du pays, il faudrait développer et utiliser des outils high-tech
comme en Chine : des capteurs pour mesurer la température à 5 m de distance, des drones
pour traquer le mouvement des habitants et analyser ainsi le mouvement de la population
pour localiser les personnes à risque, des indicateurs numériques comme le code QR
déployé sur les smartphones pour contrôler l’accès aux lieux publics, des caméras
thermiques pouvant prendre la température de plusieurs dizaines de personnes en même
temps dans les grandes surfaces.

Notons, au passage, qu’une caméra de ce type a été acquise par notre Ministère de la santé pour le marché de gros de Tunis. En Chine également et à Shanghai, plusieurs robots de la société CloudMinds Technology Connectés en 5G à un « cloud inteligent », l’quivalent d’un cerveau à distance dans lequel des algorithmes moulinent des millions de données, désinfectent les salles, livrent des médicaments, répondent aux questions des patients et prennent leur température, ce qui réduit les risques d’exposition.

 Trier pour donner la priorité aux ‘plus malades’ pour désengorger les hôpitaux

Par ailleurs et étant donné le nombre de plus en plus important des malades du coronavirus, les structures hospitalières aussi bien publiques que privées, en Tunisie comme partout dans le monde, vont être saturées. Aussi, il sera indispensable de traiter les patients en priorité et ce, selon le degré de gravité de leurs complications, en particulier pulmonaires.

Dans ce cadre, un outil à base d’Intelligence Artificielle vient d’être mis au point par des chercheurs chinois et américains. Selon Megan Coffee, de l’école de médecine Grossman de l’université de New York, dans la revue Computers, Materials & Continua ; cet outil est capable de déceler des signaux précurseurs d’un syndrome de détresse respiratoire aiguë consécutifs à une infection au Covid-19.

Cet outil vient en complément des techniques de géolocalisation (tracing), de télémédecine, télédiagnostic, téléconsultation, téléassistance, télésurveillance (tracking), etc.

Soigner le Covid-19

Tout récemment au mois de Février 2020, des chercheurs du MIT ont identifié par bio-informatique un nouveau médicament puissant qui pourrait tuer de nombreuses espèces de bactéries résistantes aux antibiotiques et ce, à l’aide toujours d’un modèle à base de deep learning. Une véritable révolution et une première dans l’histoire de l’IA et la biologie.

Si on fait l’extrapolation à notre virus rebelle, un nouveau médicament serait possible à fabriquer. Cela pourrait être également un médicament existant. Il suffit de revoir tous les virus actuels et anciens ainsi que leurs caractéristiques génomiques, leurs mutations et leurs traitements. L’IA, en l’occurrence le deep learning, est là pour analyser rapidement et efficacement tous ces virus dont le nombre peut être exponentiel. D’ailleurs, plus ce nombre est grand et plus on ratisse large et plus on a des chances de ne pas passer à côté du ‘bon’ virus. Le problème est alors de rassembler TOUTES ces données pour avoir le plus de chances possible de rencontrer des virus similaires ou des informations pertinentes concernant notre Covid-19.

Une hypothèse thérapeutique nouvelle serait également d’associer un antibiotique à large spectre dirigé contre les bactéries anaérobies qui pourraient coloniser le poumon après l’attaque par le virus qui élimine les cellules capables de traiter l’oxygène.

Enfin, disposant de scanners de plus de 5000 patients ayant contracté le Covid-19 sur lesquels il a entrainé sa nouvelle IA, le géant chinois de la vente en ligne Alibaba vient d’annoncer que cette IA est capable de diagnostiquer le Covid-19 en quelques secondes avec un taux de réussite de 96%.

Par Prof. Khaled GHEDIRA
Honoris United Universities

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