Ziad Rahbani fils de la grande Fairouz, n’est plus, le Liban pleure une icône de la scène culturelle. L’écrivain, chanteur, metteur en scène, comédien et compositeur libanais Zied Rahbani est décédé samedi 26 juillet 2025 à l’âge de 69 ans à la suite d’une crise cardiaque.
Fils aîné de Fairouz et du compositeur Assi Rahbani, la scène artistique libanaise et arabe perd un agitateur culturel, une voix libre et engagée, un metteur en scène novateur, un visionnaire et un artiste à la vie décalée et aux positions rebelles.
Celui qui a commencé sa carrière artistique à 17 ans, s’est fait connaitre avec un titre intemporel de la chanson arabe et qui est devenu un classique “Saalouni El Nass”, chanté par la diva Fairouz.
Il devient une figure incontournable du théâtre libanais dans les années 70 avec des pièces de théâtre, acclamées par une jeunesse en quête d’identité. En tout, il aurait écrit sept pièces de théâtre dont une comédie musicale intitulée Sahriyé en 1973.
De Bennesbeh Labokra Shou? à Shi Fashil, il aborde des thèmes prémonitoires. Bien avant le déclenchement de la guerre civile en 1975, il en esquisse déjà les contours à travers ses personnages et dialogues.
Le public apprendra par cœur des chansons intemporelles, ses compositions, chantées par Fayrouz, plusieurs artistes et parfois par lui même comme “Sallimli alayh”, “Addeish Kan Fi Nass”, “Ala Hadir el-Bosta”, “Natruna Ktir “, “Kifak Inta”, “Andi Siqa Fik”ou encore “Ana mosh Kafer”.
Grâce à Zied, Fayrouz arrive à se renouveler et réussi à conquérir la jeune génération des années 80 et 90 avec une musique moderne et plus audacieuse. La diva, alors âgée de plus de 40 ans, se met à swinguer et ose une musique ouverte sur le monde teintée de notes orientales.
Zied Rahbani, dont l’instrument de prédilection était le piano, fut parmi les pionniers à fusionner le jazz américain aux sonorités arabes traditionnelles et à inspirer par la suite des générations d’artistes dans le monde arabe et ailleurs.
Ziad Rahbani c’est aussi une figure d’engagement politique inébranlable. Communiste assumé, athée revendiqué, il n’a jamais renié ses convictions, même face aux pressions. Fidèle à ses idéaux, il utilise sa plume comme une arme.
À travers ses chroniques publiées dans le journal Al-Akhbar, il s’en prend sans détour aux élites corrompues, aux injustices sociales et à l’hypocrisie politique.
Son discours, à la fois tranchant et lucide, en fait une voix dissidente incontournable dans le paysage médiatique libanais. Refusant toute compromission, Ziad Rahbani continue de bousculer les certitudes, dénonçant inlassablement les dérives du pouvoir.
Le président libanais, Joseph Aoun a déclaré que la défunt représente “une conscience vive, une voix qui s’était rebellée contre l’injustice, et un miroir sincère des opprimés et des marginalisés”.
L’un des derniers passages de l’artiste libanais Ziad Rahbani en Tunisie fut en 2019, dans le cadre de la 55ème édition du festival International de Hammamet FIH55 avec un concert intitulé “Qu’est-ce que c’est que cette époque ? “. RIP l’artiste, tu auras suscité tant de vocations.
Sara Tanit
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