Le Prix Abou El Kacem Chebbi 2025, organisé par la Banque de Tunisie, a mis à l’honneur le roman arabe contemporain lors d’une cérémonie prestigieuse au Palais Ksar Saïd. Cet événement culturel majeur confirme le rôle essentiel de la Tunisie dans la promotion de la littérature arabe et le soutien aux talents émergents du monde francophone et arabophone.

Cette 31ᵉ édition a attiré 43 auteurs venus de Tunisie, d’Égypte, d’Algérie, d’Irak, d’Oman, de Palestine, de Syrie et d’autres pays arabes, démontrant l’ampleur du rayonnement de ce prix littéraire international.
Le prix d’excellence, doté de 25 000 dinars, a été décerné à la romancière égyptienne Camélia Abdel Fattah pour son œuvre « An Yataarajah Bika » (“أن يتأرجح بك”), reconnue pour son approche narrative moderne, la qualité de son écriture et la profondeur psychologique de ses personnages.
Le prix d’honneur, d’un montant de 10 000 dinars, a récompensé le sociologue tunisien Tahar Labib, figure intellectuelle majeure de la région, saluant son apport dans la réflexion sur la culture, la société et la pensée arabe contemporaine.
Avec une sélection finale qui inclut La Névrose de Staline d’Abdelouahab Aïssaoui ou encore La Trace de l’ours de Honar Karim, le jury présidé par le poète Moncef Louhaibi a valorisé des œuvres porteuses d’innovation littéraire et d’engagement.
La cérémonie a rassemblé de nombreuses personnalités diplomatiques et culturelles arabes, confirmant l’importance du prix dans le dialogue littéraire régional.
Un moment fort a été l’hommage à Bissane et Bilsane Kouka, les jumelles tunisiennes victorieuses du Défi de la Lecture Arabe 2025 à Dubaï. Leur récitation d’extraits d’Abou El Kacem Chebbi, poète de la liberté et de la dignité tunisienne, a illustré l’importance de transmettre l’héritage littéraire aux nouvelles générations.
Depuis 1984, la Banque de Tunisie perpétue l’héritage d’Abou El Kacem Chebbi (1909-1934), auteur du célèbre vers “Si le peuple un jour veut la vie, le destin doit forcément répondre”. Ce prix littéraire incarne une vision forte qui consiste à faire de la culture un capital immatériel essentiel au développement de la société tunisienne.
Dans son discours, Hichem Rebai, directeur général de la Banque de Tunisie, a rappelé l’importance de soutenir la création artistique dans un monde dominé par la technologie et les chiffres. Il est revenu sur 141 ans d’histoire de l’institution et sur la portée pionnière du prix, premier du genre décerné par une banque dans le monde arabe.
Le DG de la Banque de Tunisie a souligné l’importance de préserver et valoriser la littérature à l’ère du numérique et de l’intelligence artificielle, rappelant que la culture demeure un pilier de l’identité, de la mémoire collective et de la créativité.
En mettant en lumière des voix audacieuses venues de tout le monde arabe, le Prix Abou El Kacem Chebbi se confirme comme un espace de rencontre, de dialogue et de transmission. Il renforce à la fois le patrimoine littéraire tunisien et le rayonnement culturel de la région, faisant de Tunis une capitale incontournable de la création arabe contemporaine.
Tekiano avec WMC
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