Journées Théâtrales de Carthage, JTC : L’autre revers de la médaille

Les JTC sont des jours où le théâtre est mis à l’honneur et les prix sont débridés pour inviter tout le monde à venir voir des pièces du monde….

Les JTC sont des jours où le théâtre est mis à l’honneur et les prix sont débridés pour inviter tout le monde à venir voir des pièces du monde. Ces journées sont aussi associées à une forte affluence de délégations étrangères venues faire part de cet évènement culturel biannuel.

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Normalement, un évènement d’une telle envergure devrait accorder un traitement spécial à ses invités…

La danseuse et chorégraphe Nawel Skandrani partage avec nous, dans une chronique publiée sur son profil en ligne, les périples d’amis arabes invités pour assister à la 16ème édition des Journées Théâtrales de Carthage.

Petite chronique des JTC vécue par des amis arabes invités du festival

1- Très disciplinés, ils prennent le temps de lire et de choisir les spectacles qu’ils aimeraient voir, cochent sur le catalogue (sont étonnés que le spectacle “Ila hadden mè…” / “EauSecours!” soit classé dans la catégorie “pour enfants”), se rendent dans les différents théâtres, et apprennent que tout est déjà complet.

2- Ils demandent donc à la direction du festival si en tant qu’invités, il y aurait des places réservées. La réponse est non.

3- Après plusieurs échecs et n’ayant toujours pas réussi à voir un des spectacles tunisiens qu’ils avaient choisis, ils décident de se rabattre sur les spectacles non-tunisiens… c’est ok pour eux, mais ils n’ont pas fait tout ce long voyage pour assister à une représentation théâtrale espagnole. Surtout qu’ils sont là pour une éventuelle programmation de créations tunisiennes chez eux… Bref.

3- Un peu dépités, ils rentrent à l’hôtel le ventre vide, mais surprise, le restaurant réservé au festival ferme à 22h. C’est ok pour eux, ils demanderont un room-service, mais ils se demandent quand même comment font les artistes et techniciens des compagnies invitées qui finissent tard et qui n’ont pas les mêmes moyens financiers…

4- Le lendemain, et plein d’une belle énergie, ils arrivent au restaurant pour leur petit-déjeuner. Mais le restaurant ne sert plus à 10h05. Qu’à cela ne tienne, ils prennent un sachet de thé qui traine encore et demandent de l’eau chaude. Non, l’Africa El Mouradi ne sert plus d’eau chaude à 10h05 aux invités du festival…

5- Après une autre journée sans avoir vu ce qu’ils voulaient voir, ils retournent à pied à l’hôtel. En leur compagnie se trouve un monsieur âgé qui marche avec une canne, Monsieur très connu par ailleurs. Le Monsieur est fatigué, ils arrêtent un taxi qui va dans leur direction et lui demandent s’il peut déposer le Monsieur:

-“Mais l’hôtel est à quelques pas!”

– “Oui, mais il ne peut plus marcher. On paiera pour la course”.

– “Non”.

– “Mais vous allez dans la même direction. Il ne peut plus marcher!”. “Inshallah i mout!” (“Qu’il crève!”). Et il démarre.

Mes amis aiment la Tunisie, mais ils ne la reconnaissent plus et se demandent s’ils reviendront un jour.

Fin de la chronique.

S.B.

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