[K]ravane : L’étincelle vidéo du bled

Lancée par la web radio tunisienne Tounes Bledi, la [K]aravane vidéo sera à Sousse du 23 au 25 mars 2009, puis au Kef, les 26 et 27 mars pour la troisième et dernière ville de la tournée. Embarquement immédiat à la découverte des vidéastes de Tunisie !

«C’est une action qu’on a lancé pour promouvoir l’art de la vidéo. On commence à avoir des vidéastes en Tunisie mais aucune manifestation ne leur est pourtant dédiée» déclare Aly Mrabet, porteur de l’initiative et directeur technique de la manifestation. « C’est pour soutenir l’art visuel, présenter au public une conception artistique sur un autre support et, pourquoi pas, une sorte de plateforme de rencontre et d’échange entre vidéastes!» ajoute Aly. Cette action a vu le jour 6 mois après la création de TounesBledi Kultures, projet de web radio né de la «volonté de créer un espace d’expression pour les KultureS alternatives et les arts contemporains». Dans cette perspective, la [K]ravane vidéo se présente comme une manifestation avant-gardiste. Les organisateurs ont tenu à ce que la caravane permette d’exposer la production de nos vidéastes dans plusieurs villes de Tunisie, et ce, en même temps que d’autres manifestations. La [K]ravane vidéo sera ainsi à Sousse, du 23 au 25 mars, en même temps que le Festival International du Film pour l’Enfance et la Jeunesse (FIFEJ) et au Centre National des Arts Dramatiques et Scéniques du Kef, les 26 et 27 mars en même temps que les «24 heures de Théâtre Non Stop».

Art high-tech

Issu du monde de la télévision, l’art vidéo est apparu aux États-Unis et en Europe au début des années 1960, et a aussitôt influencé les grands courants artistiques de l’époque. Par la suite, la vidéo est devenu emblématique des recherches plastiques des années 1980, durant lesquelles les caméras portatives et les bancs de montage sont devenus accessibles à un plus large public. Aujourd’hui, la vidéo est un médium reconnu au sein de l’art contemporain. Les perspectives et l’évolution de l’art vidéo restent sensibles aux développements technologiques et informatiques. La multiplication des logiciels de montage, leur relative accessibilité, ont littéralement permis l’explosion de cet art qui use des toutes dernières technologies. Et la tendance a touché la Tunisie. Voici que les vidéastes commencent à faire des étincelles dans notre pays. Et c’est dans ce cadre que s’inscrit donc  la [K]ravane vidéo à la tunisienne.

Troublantes vidéos

Se basant sur des photos prises pendant cinq ans d’un même modèle, Tarak Khalladi part, à travers « Eden et Ève », à la recherche des frontières entre masculin et féminin. Comme il nous embarque dans sa deuxième vidéo en flash back relatant des bribes de l’histoire nationale de la Tunisie à travers différents extraits vidéo et des tirages de vidéogramme. Aly Mrabet, lui, propose la vidéo de la représentation d’une pièce de danse contemporaine intitulé, «Territorium», dont la chorégraphie est assurée par lui-même.  

Un an après cette représentation, Aly M’rabet retourne aux archives vidéo de la pièce tournée avec un appareil photo. Il en fera, à l’aide d’un logiciel basique de montage d’image, (Windows Movie Maker en l’occurrence), une vidéo : « Territorium ». Dans «Résonnances», vidéo troublante d’Ismaïl Bahri, les mots et les formes résonnent dans une tête pleine de pensées volatiles.

Malgré quelques maladresses au niveau de l’organisation lors de l’étape tunisoise, l’initiateur de cette action, Aly Mrabet est optimiste pour les prochaines: «La première étape a été décevante. Mais je crois que les problèmes de matos seront résolus. Je suis donc optimiste pour les étapes de Sousse et du Kef.» Reste à espérer que cette manifestation se déroulera dans de bonnes conditions. L’art de la vidéo et surtout ses amateurs tunisiens le méritent.

Thameur Mekki

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