Tunisie : Si Hooker gouverne, le Blues sera roi

Après son disque «Live in Istanbul, Turkey», John Lee Hooker Jr est tenté par une expérience carthaginoise suite à son concert du dimanche 11 avril. Les ladies tunisiennes ont le groove au «Funky Booty Contest». Les vidéos seront disponibles sur Facebook et YouTube. Reportage

«On est en train d’enregistrer un CD. Que tout ceux, qui veulent que leurs voix s’y entendent, fassent en sorte que ce soit le cas» lance John Lee Hooker Jr au public présent à la salle de l’Hôtel Barcelo à Gammarth. Le concert de ce blues man américain s’est tenu, dimanche 11 avril 2010 à partir de 20h, dans le cadre de Jazz à Carthage by Tunisiana. «C’est ce que j’essayerai de faire l’année prochaine… ce sera intitulé Tunisia Blues !» nous confie John Lee Hooker Jr. Après son dernier disque «Live in Istanbul, Turkey» (2010), voilà que le blues man est tenté par une expérience similaire avec la Tunisie. Mais les propos de l’artiste afro-américain sont à prendre avec une certaine réserve.

Typique blues man au tempérament lunatique, le fils du légendaire John Lee Hooker bascule du plus profond coup de blues au hit de funk le plus radieux. Son dernier concert en Tunisie en est le parfait exemple. «C’est un morceau qui émane de l’un de mes maux les plus profonds. Il s’agit du moment où on m’a pris de ma mère-patrie et embarqué en Amérique. Mais heureusement que ce soir, je suis de retour chez moi» lance John Lee Hooker Jr avant d’interpréter son morceau de blues «There’s a Struggle», extrait de son dernier album studio «All Odds Against Me» (2008). Une fois ce track fini, il crie au public «Get Funky». Et son morceau «Funky Funk» commence !

Le Blues… made in Africa!

«Blues Ain’t Nothing But a Pimp», «In The Mood» et autres morceaux se suivent. John Lee Hooker ne cesse d’exprimer au public sa joie d’être en Tunisie, en Afrique. «Aujourd’hui, on va célébrer notre retour chez nous, en Afrique» lance John Lee Hooker Jr. Et il poursuit : «Nous sommes heureux d’être ici, sur cette terre où mes ancêtres ont vécu, il y a de ça très longtemps. Mon sang est africain. A l’origine, je ne suis ni du Canada, ni de l’Allemagne, ni de l’Amérique, ni Chinois. Je suis Africain». Ces propos ne cache en aucun cas le côté flatteur de John Lee Hooker Jr. «Dans deux ans, je vais quitter l’Amérique et déménager ici, en Tunisie» dixit le chanteur. Possédé par le groove des morceaux, le public s’est sont laissé entrainé dans l’univers musical du bluesman.

Enchanté par la chaleur des quelques 1000 personnes présentes au concert, il réagit avec beaucoup d’humour : «Et si j’étais candidat pour gouverner la Tunisie, voteriez vous pour moi ?». Il alterne : «Si je suis élu, les bébés chanteront le blues. Les filles ne danseront que sur du blues. Le Blues sera roi». L’harmonie entre le public et l’artiste atteint le top quand ce dernier joue les morceaux de son père, légèrement réarrangés. «I Got My Eyes On You», «I’m in The Mood For Love», «Night Time is The Right Time» et autres morceaux de l’incontournable légende du Blues, ont été chanté par John Lee Hooker fils.

Funky Ass Booty Contest

Emballé par la réactivité du public, il n’a pas omis de mettre à l’ambiance du boogie woogie. «On a une surprise pour vous ce soir. On va faire un concours de danse. Rien que les filles y participe. La gagnante aura un CD en tant que prix. Le concours est baptisé Funky Booty Contest ou plutôt Funky Ass Booty Contest» annonce John Lee au public. Et il s’adresse aux candidates : «Vous allez être à la télé, sur Facebook, sur YouTube. Les gens vous verront non seulement ici, en Tunisie, mais vos vidéos circuleront sur internet jusqu’en Amérique».

En matière de «Shake it», les filles tunisiennes ont leur mot à dire. Parfois même jusqu’à s’égarer du sens du rythme et de le faire juste pour la noble cause. John Lee Hooker n’est pas avare d’humour. «Eteignez les caméras» crie-t-il. «Aurais-tu un passeport ?» lance-t-il à l’une des candidates à son concours. «On se retrouve dans les coulisses baby» dit l’artiste à une autre.

Réarrangée dans une version plus funky, «Boom Boom», une reprise de John Lee Hooker, a clôturé le concert. Le blues man s’est dépêché de sortir au hall de la salle pour alterner avec une séance de vente et de dédicace de ses albums. La foule l’a entourée. Plusieurs appareils photo se sont braqués. «Envoyer les photos à JohnleeHookerJr.com!» réagit l’artiste.

Thameur Mekki

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