Tunisie : Tunisiana, la panne, et la 3G

De nouveaux switch vont permettre à Tunisiana d’être prête à lancer la 3G dès l’obtention de la licence. Sur la panne, Yves Ghautier insiste : «Il n’y a pas eu de préjudice. C’est un geste commercial pas une indemnisation».

«La Tunisie c’est particulier. Je n’ai Jamais vu ça dans mon existence. En été, on a l’impression que toue la population se déplace vers la côte laissant l’intérieur du pays se vider», a déclaré Yves Ghautier, Directeur général de Tunisiana, pour s’expliquer sur la panne du réseau du 18 juillet dernier.

C’est d’ailleurs cette caractéristique estivale du pays qui est l’une des raisons indirectes du blackout du mois dernier. Le commutateur de Sousse qui dessert la zone côtière Est de la Tunisie, a accusé une défaillance ce jour là. Pourtant, ce commutateur fait partie d’une nouvelle flotte de switch à base d’IP de dernière génération. En d’autres termes, sa capacité de «traitement» de la voix et de la Data (navigation internet mobile) est beaucoup plus améliorée par rapport aux commutateurs classiques.

«Sur l’année, nous avons habituellement beaucoup de trafic sur les grandes villes de la Tunisie comme Tunis, Bizerte, Sfax, etc. L’été par contre, la tendance s’inverse. Tout ce beau monde se déplace vers Nabeul et Sousse. On se retrouve carrément avec la moitié des habitants du Grand Tunis à Hammamet durant la saison estivale. Sans parler du nombre des touristes en cette période là. Ce flux migratoire nous obligerait à faire des travaux de surdimensionnement du réseau sur cette zone».

Mais un problème se pose : une fois que la saison touristique est terminée, ces travaux de surdimensionnement deviennent obsolètes vu que le reste de l’année, la surcharge pondérale du réseau bascule plutôt vers les autres villes du pays.

Un switch IP pour toutes les saisons

Selon les statistiques du ministère des technologies de la communication diffusées février dernier, Tunisiana est le premier opérateur de téléphonie mobile en Tunisie en nombre d’abonnés.

Forte de ses 5 millions et demi d’abonnés, elle a dû muter le cœur de son réseau au tout IP. Le protocole Internet est en effet la seule solution pour tenir le coup face au nombre croissant des abonnées. Et l’opérateur observe, depuis quelques temps, un boom dans le nombre des Smartphones sur son réseau. Une croissance qui draine une forte demande sur les offres Internet mobile. Ces nouveaux switch vont permettre à Tunisiana d’être prête à la commercialisation des offres 3G dès l’obtention de la licence.

Ce passage au tout IP «n’est pas une chose facile à mettre en place», dixit, M. Ghautier. C’est la raison pour laquelle le Grand Tunis compte pour lui seul 4 commutateurs dont la moitié est en IP. Les autres sont de l’ancienne génération et assureront une transition en douce des communications des abonnés de Tunisiana sur la capitale vers le protocole Internet. Une ville qui pèse «lourd» en termes de charge du réseau pour tout opérateur et ce, quel que soit la période de l’année.

Installé, testé et approuvé depuis plusieurs mois, le commutateur de dernier cri de Sousse (qui dessert Nabeul, Sousse et une partie de Sfax) devait par contre assurer à lui seul ces variations brusques dans le trafic du réseau. L’opérateur n’aura pas donc à faire des travaux de «réarrangement» sur cette zone à chaque début et fin de la saison estivale.

Compensation oui. Indemnisation non !

«La panne n’est pas de la responsabilité de Tunisiana», rappelle encore une fois Yves Ghautier lors de l’entretien (lire notre article). C’est la raison pour laquelle le directeur de Tunisiana insiste: «Il n’y a pas eu de préjudice. C’est donc un geste commercial qu’on donne pour compenser la gêne occasionnée. Ce n’est pas une indemnisation. Ce terme est inadéquat».

Tunisiana va-t-elle alors accorder un geste commercial à tous ses abonnés notamment au sud de la Tunisie ? «On fera quelque chose par la suite» nous répond le DG de Tunisiana. «Pour le moment, on essaye de récompenser les personnes dans les zones impactées.

Mais il faut savoir qu’à chaque fois qu’on fait un geste commercial, le trafic sur le réseau augmente considérablement. Aujourd’hui, ça ne nous dérange pas de donner des minutes gratuites sur Tunis. Le réseau y est plutôt calme le soir. Par contre, ceci n’arrangera pas les choses à Hammamet où le réseau est déjà très chargé. Quand l’été sera passé et qu’on aura un réseau plus équilibré, on verra ce qu’on peut faire».

Welid Naffati

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