Tunisie : N’ayez pas peur des antennes relais !

Des députés s’inquiètent pour l’exposition de nos concitoyens aux radiations électromagnétiques et proposent qu’une seule antenne relais soit mutualisée entre les 3 opérateurs. Le ministère rassure et dit que nous sommes dans les normes. Mais les téléphones mobiles en circulations en Tunisie sont-il, eux, dans les normes ?

Les ondes électromagnétiques émises par les antennes relais (appelés BTS ou Node B dans le cas de la 3G) restent encore la hantise de beaucoup de nos concitoyens. D’autant plus que le nombre de ces antennes a considérablement augmenté avec le nombre des opérateurs mobiles en Tunisie et leurs travaux d’améliorations de couverture.

Cette question de surexposition des Tunisiens aux radiations des BTS a été évoquée par quelques intervenants de la chambre des députés lors de la séance accordée au ministre des technologies de la communication M. Mohamed Naceur Ammar le vendredi 3 décembre 2010. C’était dans le cadre de l’adoption du budget du ministère pour l’année 2011.

«Des députés ont évoqué les impacts nocifs attendus des stations du téléphone mobile sur les agglomérations urbaines et les études réalisées par le ministère pour évaluer les dangers de ces stations. Un autre député a suggéré, dans ce cadre, le partage de l’infrastructure de base des communications mise en place entre les fournisseurs de services de la téléphonie mobile afin d’en réduire le nombre et de préserver ainsi l’esthétique urbaine», rapporte l’agence Tunis-Afrique Presse (TAP) dans le compte rendu de la séance.

Le ministre des technologies de la communication a tenu à rassurer les intervenants et a précisé: «les mesures effectuées par le ministère ont révélé que la densité des champs électriques auxquels sont exposés les habitants de voisinage ne dépasse guère 2 volts par mètre alors que la moyenne adoptée par l’Organisation mondiale de la santé(OMS) est de 41 volts par mètre».

On peut donc dormir tranquille. La puissance d’émission de nos antennes relais est très faible par rapport à ce qui se pratique ailleurs. Elle est si faible que même avec la concentration de trois BTS/Node B sur une même aire géographique, l’émission électromagnétique reste encore loin du seuil tolérable. Pas besoin alors de chercher à mutualiser une seule antenne relais entre les trois opérateurs.

Et puis avec la 3G qui débarque chez Tunisie Telecom et prochainement chez Tunisiana, il est clair que cette solution est difficilement envisageable. La bande passante de chacune de ces antennes risque en effet d’arriver plus rapidement à la saturation.

Nos antennes relais ne représentent donc pas un danger ? Soit. Mais qu’en est-il des téléphones portables en circulation en Tunisie ?

Selon les normes internationales éditées par l’ICNIRP (International Commission on non-Ionizing Radiation Protection), le taux de rayonnement d’un téléphone portable ne doit pas excéder le 0.08 w/kg sur tout le corps, et ce, pas plus de 6 minutes par jour. En Belgique, cette norme est encore plus basse que celle préconisée par l’ICNIRP. 0.02 w/kg plus exactement.

L’Office Fédéral Allemand pour la protection contre les rayonnements a sorti un classement relatif aux émissions électromagnétiques (en watt/kg) de plusieurs marques de téléphones présents sur le marché (voir ici). Et du côté tunisien ? Rien à signaler !

Aucun label ou critère de classification n’est fait jusqu’à ce jour pour les centaines de modèles en vente libre en Tunisie. Et on compte aujourd’hui plus de 11 millions de lignes mobiles soit autant d’appareils téléphoniques mobiles en circulation en Tunisie. Si selon le tableau allemand des téléphones de «marque» dépassent largement le quota fixé par l’ICNIRP, alors que dire des versions contrefaites made in china qui circulent au souk de Moncef bey et autres marchés parallèles ?

W.N

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