Applis mobiles en Tunisie : serions-nous en retard ?

Tunisiana a parlé de son soutien pour le développement des applis Smartphones surtout que leur nombre ne cesse d’augmenter sur leur réseau. Mais estime que leur prix est un frein au développement du contenu mobile en Tunisie. Un expert international défend plutôt l’idée de viser plutôt le marché international.

Quelles sont les perspectives d’avenir pour le développement du contenu mobile en Tunisie ? Tel était le thème de la table ronde organisée par la société A4Content et le forum TuniTech.net le samedi 11 décembre dernier dans un restaurant à la Soukra.

L’opérateur mobile Tunisiana via ses deux représentants Laith Mokaddem, Content and new business opportunités manager, et Slim Hcaichi, Responsable Sim & Handsets, ont tout d’abord présenté leur fond pour les Services à Valeur Ajoutée. Pour l’année 2010, Tunisiana a consacré 300.000 dinars de budget pour ce fond VAS.

Une enseignante universitaire a alors interpelé l’opérateur sur son manque de communication à propos de ce fond VAS notamment dans les universités, sachant que c’est de là que les idées innovantes jaillissent. M. Laith a répondu que sa société va consacrer plus de temps et de moyens pour faire connaitre ce fond auprès des étudiants, dans les universités.

Pour Slim Hchaichi, malgré l’évidence de l’explosion de ce marché dans un futur proche, il reste tout de même limité par le prix des Smartphones en Tunisie. C’est la raison pour laquelle que ce type de téléphone ne pèse qu’environ 3% du parc global des téléphones mobiles qui sont utilisés en Tunisie. De ce fait, le développement mobile sur Java destiné à la majorité des téléphones d’entrée de gamme ne tirera pas sa révérence de sitôt.

Sauvons le tourisme tunisien avec le mobile

M. Mohamed Ali Elloumi de la société A4Content a, pour sa part, fait un tour d’horizon de la tendance mondiale dans les applications mobiles sur Smartphone. 1 million par jour est le nombre estimé des téléchargements sur les différentes plateformes d’hébergement de ces applications (Ovi Store, Android Market, App Store, etc.). Il a par la suite évoqué les différents types d’applis mobiles (payants et gratuit) et leur potentiel commercial. Il a ainsi mis en exergue le potentiel commercial que les sociétés tunisiennes pourront exploiter grâce au Smartphones.

Quant à Mme. Amel Djaiet Belkaied, spécialiste en tourisme alternatif, le développement des applications mobiles peut être un levier de croissance pour le tourisme tunisien. D’autant plus que ce secteur souffre depuis plusieurs années d’un déficit d’image dans le monde causé essentiellement par le manque de sites tunisiens qui font la promotion de notre pays sur le Net.

Mme Djaiet Belkaid a pris l’exemple d’un touriste qui, en 2011, grâce à l’Open Sky et pour une cinquantaine de dinars, pourra débarquer pour un weekend prolongé à Matmata. Le Smartphone dans ce cas sera son guide touristique. Il lui indiquera les coins à visiter dans cette région (comme les restaurants etc.).

Communication bancale

Cette experte en tourisme alternatif en Tunisie a par la suite dénoncé un problème de communication entre les développeurs (et les techniciens en général) et les entrepreneurs dans ce secteur. Le discours (trop) technique des premiers fait que ces derniers deviennent réticents à faire appel aux compétences tunisiennes (comme les développeurs d’applications mobiles) pour leur trouver une solution technique adapté à leur business.

Résultat : des hôtels font appel à des boites étrangères pour un travail que la compétence locale pourrait faire et en dinar tunisien, s’il vous plait !

Pour Foued Marzouki, consultant et expert international en Entreprise Systems Management, les développeurs d’applications mobiles en Tunisie ne devraient pas se limiter uniquement au marché local. Une application mobile destinée au marché international garantit en effet une entrée de devises pour la Tunisie et la diffusion de l’expertise tunisienne afin d’attirer les investisseurs étrangers et dynamiser le marché de l’emploi en Tunisie.

Bien qu’elle ait pu répondre à quelques questions, cette table ronde a par contre soulevé d’autres problématiques. Existe-il un maillon manquant pour que la relation entre les développeurs et les entrepreneurs tunisiens soit plus harmonieuse ? Faut-il penser à développer un contenu pour le marché local ou se focaliser plutôt sur l’étranger ? Les sociétés tunisiennes sont-elles vraiment obligées de créer leur application Smartphone pour augmenter leur chiffre d’affaire ? Et qu’en est-il du HTML5 ?

Toutes ces questions trouveront peut-être une réponse lors d’une prochaine session.

Welid Naffati

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