Tunisie : Subversion sonore de Hack Track

 

Un son nouveau parvient peu à peu à se frayer un chemin sur les ondes trop longtemps colonisées. L’artillerie musicale a su enfoncer les lignes ennemies. Dans l’attente que la subversion musicale réussisse par renverser l’ordre sonore établi.


Après avoir remisé les Ajram, et autres Haifa Wahbi dans le placard, durant les jours brûlants de la Révolution, voici que nos stations FM reviennent à leurs premières amours. La variétoche sirupeuse revient en force sur nos ondes. Sauf que… On aura également remarqué, qu’un son nouveau parvient peu à peu à se frayer un chemin. Le rap tunisien, que Tekiano a toujours défendu à longueurs d’articles a désormais droit de cité dans les mass médias, à la radio et à la télé. Ceux qui étaient mis à l’index pour leurs textes virulents ont pris du galon. Merci mon «Général». C’est que l’artillerie musicale avec des morceaux tels que «Rayyes Lebled» et «Tounes Bledna» a su enfoncer les lignes ennemies.

 

Il n’empêche. Si la contre-culture tunisienne, trop longtemps cantonnée dans l’underground, n’a pas encore évincé le main stream, elle n’en gagne pas moins du terrain. De nouvelles émissions bien dans l’air du temps font leur apparition. Objectif affiché : pirater les ondes, ou du moins les ramener à de meilleurs sentiments vis-à-vis de leurs auditeurs, lassés par la soupe de l’ère Zaba. C’est dans ce contexte que s’inscrit l’émission Hack Track qui passe du lundi au vendredi sur Mosaique FM de 19h à 19h30. Avec à l’antenne Thameur Mekki, on a droit à des invités comme Baaziz, Amel Mathlouthi, Anouar Ben Nawa, membre du bureau politique d’Ettajdid et responsable des activités culturelles de ce parti. Et la musique qui passe est plutôt ébouriffante, alors que la plupart des morceaux encore playlistés par nos stations FM caressent dans le sens du poil.

 

L’éternel Bob Marley reprend du service, avec des titres phares comme Burnin & Lootin, avec une massive présence d’artistes tunisiens comme Karim Ziad, Naoufel El Manaa, Nawel Ben Kraiem, Badiaa Bouhrizi, Bendir Man. On en redemande. Dans l’attente que la subversion musicale réussisse par renverser l’ordre établi des diffuseurs actuels, on ne peut que se réjouir du terrain conquis de haute lutte par les musiciens tunisiens.

 

LBC

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