Tunisie : Marzouki, Bourguiba et… les «microbes»

 

Le Président de la République Moncef Marzouki s’est excusé, hier, d’avoir employé le terme «microbes» pour qualifier ceux qui ont invité l’égyptien Wajdi Ghanim. En 1976, Bourguiba a utilisé le même mot, lui aussi, dans une interview à la télé. Une longue love story présidentielle avec les «microbes».

Moncef-Marzouki-160212-140Les excuses de Marzouki ont été communiquées via la page Facebook de la Présidence hier à 13h38. «Étant militant des Droits de l’Homme, je ne peux pas empêcher une association légale d’organiser des meetings et d’inviter des conférenciers» a déclaré le Président en réponse à une question sur la polémique suscitée par les conférences données, dans différentes villes tunisiennes, par le prédicateur wahhabite égyptien Wajdi Ghanim. «La Tunisie, pays de Tahar Ben Achour et de Tahar Haddad, ne sera jamais influencée par des idées dépassées et obscures comme celles de ce prédicateur (…) Cet homme est anormal et ceux qui l’on invité constituent une minorité bruyante (…) Cette terre sunnite, malékite et modérée, ne laissera jamais ces microbes germer» a-t-il martelé lors de l’entretien qu’il a accordé, le soir du mercredi 15 février, à la Télé Nationale, Hannibal Tv et Attounissya.

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Mais il se trouve que Moncef Marzouki n’est pas le premier président tunisien à traiter une frange de son peuple de «microbes». Flash Back ! Il y a quelques décennies, exactement en 1976, Bourguiba a utilisé le même terme. «M. le Président, depuis 20 ans, toute la vie politique tunisienne s’articule autour de votre personne. Lorsque vous ne serez plus en mesure de conduire votre pays, ne craignez-vous pas que l’opposition, actuellement inefficace, ne tente de se réveiller ?», telle est la question posée par un journaliste de la télévision française à Habib Bourguiba. «Petits microbes, une espèce qui n’a pas d’importance», c’est par ces mots que le premier président de la République Tunisienne a qualifié l’opposition tout en la traitant d’«enfantine».

Un dérapage verbal qui méritait bien des excuses, mais évidemment, c’était une autre époque, une ère où les opposants de la gauche à l’instar de ceux du Mouvement Perspectives et autres du «Travailleur Tunisien» étaient emprisonnés et torturés dans les asiles politiques.

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Sarah Ben Hamadi

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