Ghazi Béji et Jabeur Mejri, deux jeunes garçons habitant à Mahdia, ont été condamnés à sept ans de prison pour avoir publié des caricatures du prophète Mahomet (QSSL) sur le réseau social Facebook. L’un d’eux, jugé par contumace, est actuellement en fuite en Europe. ..
L’information, a d’abord circulé sur les réseaux sociaux avant d’être reprise et confirmée, samedi 31 mars, par le correspondant de la radio Shems FM «Les deux accusés d’insultes contre le prophète (QSSL), du gouvernorat de Mahdia, ont écopé d’une peine de 7 ans de prison ferme et 1200 dinars d’amende. » Jeudi 5 avril, la condamnation est confirmée par le ministère de la Justice.
«Ils ont été condamnés, l’un par contumace, à sept ans de prison pour atteinte à la morale, diffamation et trouble à l’ordre public», a déclaré le porte-parole du ministère Chokri Nefti. Ce dernier a précisé que les deux hommes avaient posté « des dessins représentant le prophète nu » et «diffamé des personnalités tunisiennes ».
Jabeur Mejri a été incarcéré, alors que Ghazi Béji, qui serait en fuite en Europe, a été condamné par contumace.
«C’est une peine beaucoup trop lourde», a déclaré pour sa part à l’Agence France-Presse, la militante des droits de l’Homme Bochra Bel Haj Hmida, qui a alerté la présidence de la République sur cette affaire.
Deux habitants de Mahdia, dont un avocat, ont porté plainte début mars après avoir vu les caricatures, selon la blogueuse Olfa Riahi qui s’est rendue à Mahdia avec Henda Chennaoui. Cette dernière a publié sur Youtube le témoignage en vidéo, du père de Ghazi Béji, l’accusé actuellement en fuite à l’étranger.
Les poursuites judiciaires pour «atteinte aux bonnes mœurs »se sont multipliées en Tunisie depuis la révolution, mais c’est la première fois qu’une condamnation aussi lourde est prononcée. Le blog collaboratif Nawaat met en ligne calendrier recensant toutes les affaires portant atteinte à la liberté, depuis le 14 janvier 2011.
Tekiano/AFP
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