Digitalisation des paiements : Ce n’est pas la priorité pour les entreprises tunisiennes

La digitalisation des paiements n’est pas la priorité de plus de la moitié des entreprises Tunisiennes. Plus de 62% des entreprises privées ayant plus de 6 employés n’utilisent pas de moyens de paiement digitaux en Tunisie paradoxalement à l’ambition affichée par le pays, constate une enquête du Centre des jeunes dirigeants (CJD) et de la Fondation allemande Konrad Adenauer Stiftung (Kas), présentée, jeudi, à Tunis.

Seulement 27,5% des entreprises considèrent que l’adoption de modes de paiement digitaux est une priorité, selon cette enquête sur le degré de digitalisation des entreprises privées tunisiennes.

L’enquête, dont l’objectif est également de mesurer la sévérité des obstacles qui empêchent ou ralentissent la transformation digitale des entreprises tunisiennes, a été conduite par téléphone auprès d’un échantillon de 1232 entreprises ayant plus de 6 employés (sur une base de 22575 entreprises) lors du mois d’avril 2022.

Les chefs d’entreprises enquêtés dans ce cadre ont été interrogés sur le degré de digitalisation, les taches digitalisées, les priorités des entreprises concernant la digitalisation, l’impact de la digitalisation sur la part de marché local et à l’export et les principaux obstacles à la digitalisation des entreprises.

60% des chefs d’entreprises déclarent ne pas utiliser des outils digitaux pour la prestation de services, 51% des entreprises n’utilisent pas de plateformes digitales pour le travail à distance et seulement 14% du chiffre d’affaires des entreprises tunisiennes (6 employés et plus) sont réalisés en utilisant des plateformes numériques.

Toutefois, 93% des dirigeants déclarent que leurs entreprises utilisent internet, les réseaux sociaux, des applications spécialisées ou des plateformes digitales dans leurs activités et 63% des chefs d’entreprises déclarent utiliser les outils digitaux dans la gestion administrative de leurs entreprises contre 37% qui ne le font pas.

Plus de 89% des entreprises considèrent que la digitalisation peut augmenter leur compétitivité, plus de 78% d’entre elles affirment que la digitalisation peut améliorer leurs parts de marché sur le marché local et plus de 72% estiment que la digitalisation peut renforcer leurs parts de marché à l’export.

La digitalisation n’est pas la priorité pour les entreprises tunisiennes

Toujours selon l’enquête, seulement 39% des entreprises du secteur du transport utilisent des outils digitaux dans la gestion administrative contre plus de 77% des entreprises du secteur de la santé humaine et 72% des entreprises industrielles qui déclarent utiliser des outils digitaux pour cette tâche. S’agissant des grandes entreprises ( + de 200 employés), ce taux s’élève à 84%.

Pour les taches de planification de la production, seulement 28,7% des entreprises déclarent utiliser des outils digitaux, contre 34% pour la gestion de la chaine d’approvisionnement, 54% pour les tâches liées au marketing et 46% pour les tâches liées à la vente.

Cependant, plus de 77% des entreprises considèrent que la digitalisation de la planification de la production n’est pas une priorité et 80% des entreprises estiment que la digitalisation de la gestion de la chaine d’approvisionnement ne constitue pas une priorité.

Aussi, seulement 28,6% des entreprises affichent comme priorité la digitalisation des tâches liées à la vente et à peine 20% d’entre elles indiquent que l’utilisation du digital pour la prestation de services est une priorité.

Par ailleurs, l’adoption de l’utilisation du digital pour le travail à distance ne constitue une priorité que pour 29,5% seulement des entreprises sondées.

Obstacles à l’utilisation des outils digitaux dans l’entreprise

Les obstacles à l’utilisation des outils digitaux dans l’entreprise varient d’un secteur d’activité à l’autre et selon la taille des entreprises.
La maturité du marché, la réglementation et le cout du changement sont les principaux obstacles à l’utilisation des outils digitaux dans l’entreprise, selon cette enquête qui évoque également le manque des ressources humaines nécessaires et les difficultés de financement de l’investissement.

Tekiano avec TAP

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