Erkezy Hip-Hop au Festival de Carthage : Le concert de la consécration

Quoi de mieux qu’un concert du collectif Debo et leur projet Erkezy Hip-Hop pour célébrer les 50 ans de la naissance du mouvement Hip-Hop dans le monde. Le hasard des dates a fait que la scène du festival international de Carthage honore un des groupes Tunisiens de musique alternative les plus doués de leur génération, parallèlement à la célébration de la fondation du mouvement artistique underground Hip-Hop, un certain 11 août 1973 à New-York.

Belle consécration pour le collectif Debo qui innove depuis plusieurs années et édite des Chansons à succès en poussant la créativité toujours plus loin et en les agrémentant d’une touche tunisienne inégalée.

Car plus qu’un projet de musique Hip Hop et rap, le projet Erkezy Hip-Hop est une mise en exergue du patrimoine tunisien et des sonorités tunisiennes comme le mezoued notamment à travers des instruments typiques comme le Bendir et la Darbouka et en invitant des voix fortes et solaires à accompagner le rap et le flow caractéristique du collectif.

Le spectacle Erkez Hip-Hop by Debo sur la scène de l’amphithéâtre de Carthage survenu en deuxième partie de la soirée du 12 août 2023, devancé par le spectacle  “Rboukh” de Hatem Lajmi, a pris la forme d’un présentation à chapitres. Avant chaque tube interprété par les artistes, une introduction est faite sur écran géant et plusieurs tableaux de danse ont accompagnés les performances.

Et c’est devant un public connaisseur et préparé aussi bien pour danser que pour chanter que le collectif Debo et leurs invités ont pu reprendre des tubes qui ont fait des millions de vues sur les réseaux sociaux. Des chansons comme La3riba, popularisée par une publicité ramadanesque ou encore Hwita, Mezwed Fsa3 , “ey ey ey ey ey”, 5amsa li la79ou bel jorra, Ya Latif…

Vipa, Massi, Tiga Black’Na, Dali Chebli, une chorale et plusieurs musiciens qui ont soutenu l’équipe à l’occasion, ont mis littéralement le feu sur scène. Après leur tournée en 2020, qui les a amené à se produire sur plusieurs scènes du nord au sud de la Tunisie, en plus de plusieurs autres tribunes lors d’événements ponctuels, Carthage est définitivement le concert, cerise sur le gâteau, confirmant le talent de ce groupe, qui a réussi le pari de fusionner plusieurs styles musicaux.

La popularité du collectif Debo ,n’est plus à prouver et le public de Carthage affirme qu’il est prêt à se déplacer pour écouter et applaudir cette musique engagée et révélatrice. L’audience salue des créateurs qui ont choisi de résister à travers les expressions de l’art contemporain et qui exorcisent les maux d’une société et libèrent la parole pour une élévation sans pareille et un bonheur partagé.

La musique est une thérapie, et le point commun entre tous les estivaliers présents cette soirée là, c’était bien un large sourire et un sentiment de légèreté véhiculée par la plus belle des énergies.

Le reproche qu’on pouvait faire au comité du Festival de Carthage est de ne pas avoir consacré une soirée complète à Erkez Hip Hop, car il y’avait nettement de la matière de qualité pour meubler bien plus que 2H de concert. Les artistes l’ont prouvé, le public en est parfaitement conscient et demandeur.

Longue vie à Erkez Hip Hop et au collectif Debo , le hip-hop a encore de longues années devant lui, les artistes de Debo qui ont su à force de travail et de persévérance se distinguer et sortir du lot, sont les ambassadeurs d’un nouveau genre et d’un mouvement musical inédit, un mezoued Rapé, un son propre à qui nous souhaitons une envolée internationale. Rien n’arrive facilement et rien n’est difficile à atteindre…

Sara Tanit

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