Pourquoi Orange a choisi la Tunisie ?

Alors que la croissance du marché des télécoms se ralentit en Europe, les opérateurs français vont chercher la croissance au Maghreb. Orange, en partenariat avec Divona a remporté la licence d’opérateur universel (fixe, mobile et internet) que va attribuer le gouvernement tunisien.

Associé à l’opérateur tunisien Divona, appartenant au consortium familial Mabrouk, Orange a proposé la meilleure offre technique et financière pour le fixe. Pour le mobile, son rival Turkcell a proposé un meilleur prix. Mais si Orange s’aligne, il a toutes les chances de l’emporter.

Ce marché de 10 millions d’habitants laisse espérer de belles marges de progression, même si le taux de pénétration du mobile (83 %) y est plus élevé que dans beaucoup de pays émergents. La partie fixe-Internet laisse également espérer un potentiel de croissance important.

Déjà en 2006 Orange et Vivendi avaient souhaité entrer en Tunisie. Ils avaient tous deux été candidats malheureux à la privatisation de Tunisie Telecom, finalement remportée par un fonds de Dubaï. Persévérant, Orange a donc retenté sa chance avec succès. Vivendi, lui, n’était pas candidat cette fois-ci alors qu’il était arrivé jusqu’en finale en 2006.

Dans le mobile, Orange sera en concurrence avec Tunisie Telecom (4 millions de clients). Il retrouvera surtout une vieille connaissance : Orascom Telecom qui détient 50 % de Tunisiana, le deuxième opérateur avec 4,5 millions de clients.

Orascom est en effet le partenaire d’Orange en Égypte, principale place forte du Français en Afrique du Nord. Actionnaires de l’opérateur MobiNil qui compte 20 millions de clients, les deux partenaires sont en conflit ouvert sur la structure capitalistique de l’entreprise.

Perspectives maghrébines

L’enjeu est important : avec un taux de pénétration du mobile (55 %) bien moins élevé qu’en Tunisie et une population huit fois plus importante, l’Égypte offre des perspectives de croissance très fortes. Orange n’a pas ménagé ses efforts : il a implanté au Caire l’un de ses 18 grands laboratoires de recherche et un centre de support clients pour ses grands clients entreprises du monde entier, créant au passage 1 500 emplois.

En revanche, Orange est absent du Maroc, où la pépite Maroc Telecom est tombée dans l’escarcelle de son grand rival Vivendi. Un éternel regret pour Orange, qui alors au bord du dépôt de bilan n’avait même pas pu participer à la privatisation. Une aubaine en revanche pour Vivendi : en dépit de la concurrence de Wana et Meditel, Maroc Telecom est devenu une «vache à lait», mais aussi un fer de lance pour prendre pied sur des marchés africains en plein essor comme le Burkina, Le Gabon et la Mauritanie.

Dernier bastion à conquérir : l’Algérie. Orange et Vivendi souhaitent tous deux participer à la privatisation annoncée d’Algérie Télécom. Mais elle est sans cesse ajournée.

Source : Le Figaro

Print Friendly, PDF & Email

Plus :  Operateurs



  • Envoyer