Fondation d’une société civile écologique en Tunisie

 

Le dernier forum citoyen pour l’environnement a enregistré une assistance record de la part de plusieurs associations environnementales venues des diverses régions de la Tunisie. Une réelle occasion de rencontre des parties intéressées par le domaine environnemental en Tunisie pour se connaître, dialoguer et présenter des propositions en faveur de la cause environnementale dans la période de transition démocratique.

Rappelons que cet événement a été organisé à Tunis le 29 juin 2013 par l’association ALTERNATIVES, le Réseau Associatif pour la Nature et le Développement en Tunisie (RANDET), la Fédération Tunisienne de l’Environnement et du Développement, la Fédération nationale des Associations environnementales et du Développement durable, l’Association Mémoire de la terre Tunisie et l’Association des habitants d’El Mourouj 2.

Tous les participants se sont accordées à dire que la situation environnementale générale du pays est en détérioration continue, qu’elle devient dangereuse et menace la santé du citoyen, ses moyens d’existence et entrave plusieurs activités économiques comme l’agriculture, la pêche maritime et le tourisme en plus de la destruction des ressources naturelles et des réserves vitales.

En outre, les associations présentes ont assuré que les autorités publiques, malgré quelques efforts fournis, n’accordaient pas l’importance nécessaire à la question environnementale et qu’elles doivent intégrer cette question parmi les priorités de la transition démocratique à travers la mise en place d’une stratégie urgente pour combattre l’ensemble des dépassements et des crimes environnementaux et les réprimer avec rigueur.

Par ailleurs, la conscience de la dangerosité de la situation environnementale et de la nécessité de sa protection n’est pas encore au niveau demandé chez les citoyens et globalement au sein de la classe politique. La société civile écologique, malgré la variété d’associations et la diversité de leurs activités, a donc décidé de rassembler ses rangs et de s’unifier dans le cadre d’un front national uni et efficace capable de faire pression et d’exercer une influence politique.

environnement-2013

La coordination de la société civile écologique

Cette idée de coordination a été plébiscitée par les participants et plusieurs associations ont exprimé leur souhait d’en faire partie. Un accord a été trouvé sur un ensemble de points importants parmi lesquels la finalisation de la création, l’organisation des structures de la coordination et la mise en place d’une stratégie de travail dans les semaines à venir pour la présenter aux participants afin de l’enrichir et de l’adopter. Les parties fondatrices de la coordination seront invitées, début septembre, à finaliser les dispositions et annoncer officiellement la création de la coordination.

La coordination va ensuite préparer un rapport sur la situation environnementale générale du pays et faire des propositions pratiques pour diminuer les agressions environnementales et proposer des mesures urgentes à prendre par les autorités concernées. La coordination travaillera également à réunir les associations actives dans le domaine environnemental à travers des forums régionaux et la création de projets de travail communs comme l’organisation de campagnes de sensibilisation, de campagnes de propreté en plus de l’encadrement du travail associatif dans le domaine environnemental et de la facilitation de l’accès à l’information et de l’obtention de financements.

Mounir Majdoub, président de l’association ALTERNATIVES, a assuré qu’il existait aujourd’hui en Tunisie plusieurs coordinations d’associations dans divers domaines sauf dans le domaine environnemental lequel s’est contenté de quelques tentatives qui n’ont pas atteint le niveau souhaité quant à son positionnement , son influence et sa pression. Il a également considéré que l’existence d’une coordination dans ce domaine est un apport important aux activités de la société civile en Tunisie de façon générale et sera un outil efficace pour placer la question environnementale au centre des préoccupations et des priorités nationales et l’intégrer dans les politiques, les programmes de développement ainsi que dans les agendas politiques des différents partis.

Des dossiers environnementaux brûlants

Mounir Majdoub a considéré que la cause environnementale porte des dossiers brûlants et des causes d’une priorité absolue à l’instar du dossier des divers déchets (domestiques, industriels) qu’il considère, de son point de vue, le plus vaste et le plus dangereux des problèmes à cause du risque encouru sur la santé et sur la viabilité des milieux naturels en l’absence d’un système efficace de gestion des déchets.

Cette question pose plusieurs problématiques à l’instar du changement des modes de production et de consommation, la diminution des déchets et leur réutilisation ainsi que leur traitement d’une manière économique et écologique. M. Majdoub a ajouté qu’il existe une deuxième problématique environnementale non moins importante que la première qui est la manière d’exploiter les richesses naturelles, et plus précisément la terre et l’eau et de là la détérioration des terres arables et le problème de la désertification avec ses facteurs humaines et naturels en plus de l’exploitation abusive et non réglementée des terres et de l’eau ce qui est un danger qui menace le pays et l’avenir alimentaire du peuple.

Par ailleurs, le responsable considère que la question de la maîtrise de l’énergie et de l’utilisation des énergies renouvelables est un dossier important et urgent et qui doit être traité sérieusement à travers des politiques et des programmes spécifiques relatifs à la rationalisation énergétique. Quant aux thèmes de la pollution industrielle ou du braconnage, ils devront déjà bénéficier d’une plus grande rigueur en matière d’application des lois.

Source : Association ALTERNATIVES

A lire :

2ème Forum Citoyen pour l’Environnement, le 29 juin au Palais des congrès

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