Tunisie: Bac informatique, la cuvée 2009

Le bac info a débuté en 2008, affichant un taux de réussite proche de 100% dans des lycées de la capitale. Il parait que la cuvée 2009 sera un grand cru ! Algorithmique et TICs à l’épreuve.

Avec le bac qui approche à grand pas, le stress commence à s’installer dans les foyers, autant pour les élèves pour qui, les révisions et les cours particuliers augmentent à un rythme effréné que pour leurs parents. Les premières épreuves à passer sont celles de l’informatique. Elles démarrent le 14 mai pour se poursuivre jusqu’au 24 du même mois, toutes sections confondues. Seulement depuis l’année dernière, une nouvelle branche, dédiée à l’informatique et aux TICs a vu le jour. Ainsi, les nouveaux élèves des « Science de l’informatique » passeront deux épreuves écrites : le lundi 18 mai pour les TICs et le jeudi 21 mai pour l’algorithme et la programmation informatique.


Qu’en est-il de cette toute nouvelle branche informatique ? Quelles sont ses spécificités et ses apports ? Quels plus pour les élèves par rapport aux autres sections déjà existantes ? Autant de questions qui turlupinent les parents inquiets, quant au futur de leur progéniture. Tekiano a mené sa (petite) enquête au sein du corps enseignant.

On remarquera de prime abord, que dans la mesure où elle dépend essentiellement du matériel informatique, en l’occurrence des salles spécialement aménagées qui servent pour les cours et pour la passation des épreuves, cette nouvelle section n’est pas encore, faute de moyens, présente dans tous les lycées du pays.

Nouvelle expérience

Encore peu connue en Tunisie, le bac informatique a débuté courant 2007/2008, affichant un taux de réussite proche de 100% dans plusieurs lycées reconnus de la capitale. Comme nous explique M.Faouzi Gharbi, professeur d’informatique au lycée Imam Moslem : « Il s’agit d’une toute nouvelle expérience jugée concluante. Malgré le nombre restreint d’élèves dans notre lycée, à savoir, deux classes de 30 et de 50, il n ya eu qu’une fille qui a échoué l’année dernière. Preuve que de plus en plus d’élèves s’y intéressent ». Quant au programme éducatif, il est assez chargé, allant de la pratique a l’assimilation du langage algorithmique qui constitue la base essentielle de l’informatique.


C’est d’ailleurs ce que nous explique en détail s M. Kaïs Lachaal, ingénieur informatique, qui s’est fait une très bonne opinion de cette section. Depuis une dizaine d’années, il ne cesse de prodiguer des conseils à travers les cours particuliers qu’il donne à des élèves en difficulté scolaire. Surtout qu’à l’approche des premiers examens du mois de mai, la demande de cours particuliers n’a cessé d’augmenter depuis Janvier. Ainsi, le programme scolaire comporte trois matières principales qui sont : l’initiation aux technologies de l’informatique, basé essentiellement sur l’aspect pratique, l’algorithmique/programmation qui est orientée théorie et enfin les bases de données.

Le langage algorithmique, considéré comme la bête noire des élèves, se caractérise par un mode de pensée bien structurée qui n’est pas assimilable du jour au lendemain. En outre, M. Lachaal évoque le fait que le système d’enseignement pédagogique a opté pour le langage Pascal, qui est assez souple et qui facilite l’apprentissage des bases de la programmation. En parallèles des langages de programmation de scripts (javascript) et de pages web (php, html), des logiciels multimédias comme Photoshop, Flash, Access sont également enseignés aux élèves. Ce qui constitue en soi une solide introduction à l’univers de l’informatique.

Une affaire de scientifiques ?

Par ailleurs, M.Lachaal nous rappelle que s’agissant du même programme pour les sections scientifiques (math, science ,techn) les épreuves demeurent beaucoup plus difficiles pour les élèves du bac informatique. « L’orientation des élèves s’effectue à partir de la 3ème année. C’est à partir de cet instant qu’ils se découvriront des talents en programmation. Car même si l’algorithmique reste beaucoup plus facile avant la 4ème année (l’année du bac), il en demeure pas moins que certains élèves ont plus de mal à assimiler cette matière que d’autres. Les scientifiques, plus habitués à l’analyse et à l’esprit logique trouveront moins de difficultés. »

La plupart des parents croient dur comme fer que si leurs enfants restent fixés devant leurs écrans d’ordinateur, durant 8 heures d’affilées chaque jour, c’est parce qu’ils maîtrisent tout ce qui se rapporte à l’informatique. « Alors que le fait d’avoir des notions en informatique ne signifie pas obligatoirement qu’on sera fort en algorithmique. Il s’agit là de deux notions complètement distinctes » souligne encore une fois l’ingénieur.

A l’approche des examens, qui d’ailleurs, débutent à partir du 14 mai pour les travaux pratiques, nos bacheliers seront pour la plupart orientés vers des universités technologiques comme celles qui touchent au secteur des télécommunications, à l’informatique, aux sciences appliquées (INSAT)…

Cela dit, souligne M. Lachaal : « L’avance considérable que les élèves de cette branche ont acquis sur les élèves des autres sections en matière d’informatique et de programmation, les aideront à mieux s’intégrer au sein de la faculté, qui reste quand même le complément essentiel au lycée. L’université, privilégie ainsi le contact avec les professionnels, à travers des encadrements de projets réels, des programmes de recherche beaucoup plus avancés… Cela dit, malgré le fait qu’il soit purement éducatif, le système d’éducation du lycée concernant la section informatique représente un plus indéniable pour le futur ingénieur ».

Samy Ben Naceur

Print Friendly, PDF & Email

Plus :  Actu



  • Envoyer