Pirates français en back up des Tunisiens de Botzaris 36

 

Des membres du parti pirate français n’ont pas ménagé leurs efforts pour apporter aide et réconfort aux clandestins tunisiens. Manœuvres et résistances, sous fond de flicaille, de barbouzes, et de documents top secret, à divulguer. Et même les caciques de l’Élysée ne sont pas épargnés.

Les Tunisiens qui ont pris clandestinement le chemin vers l’Europe durant les quelques semaines qui ont suivi la Révolution n’ont pas été accueillis en fanfare en France. Et c’est le moins que l’on puisse dire. On aura ainsi noté leur renvoi manu militari de l’ancien bâtiment du centre culturel tunisien sis au 36 rue Botzaris dans le 19e arrondissement de Paris. Le local a par ailleurs fait l’objet de plusieurs pratiques frauduleuses impliquant la disparition de documents compromettants du RCD et des sbires de la police politique de Zaba.

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Et les soupçons planent même sur les caciques de l’Élysée: «Certains parlent d’archives qui pourraient révéler des collaborations douteuses, notamment en matière de sécurité, entre la France et le régime de Ben Ali. Sans nier l’existence de telles archives, je pense que c’est plutôt du côté de l’ambassade qu’il faut les chercher. Quant à la collaboration entre le RCD et l’UMP, pas besoin de ces documents, elle est de notoriété publique» rapporte l’agence France 24 citant un ancien employé de la délégation diplomatique tunisienne à Botzaris 36.

image004Mais certains membres du parti pirate français n’ont pas ménagé leurs efforts pour apporter aide et réconfort. Paul Da Silva, l’ancien président des corsaires français, et des militants issus de plusieurs associations se sont mobilisés pour aider les réfugiés tunisiens à sortir de l’ornière. Une note a été pour l’occasion hébergée sur le site piratenpad.de et actualisée quotidiennement pour mettre au parfum tous ceux qui voulaient leur venir en aide. «Tout ce que nous vivons nous le publions en direct sur Twitter, au fur et à mesure de la journée et en marquant de brèves pauses pour aller recharger les batteries» pouvait-on lire sur la note en question en guise de préambule.

 

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Les posts qui s’en sont suivis relayent la situation précaire et calamiteuse dans laquelle vivent les clandestins. Chemseddine Ben Jemaa, membre du parti pirate tunisien, nous en parle : «L’idée est de faire connaitre aux journalistes et aux associations les difficultés endurées par ces jeunes afin de récolter des dons en nature ou en argent en leur faveur. Le problème, qui a été relevé d’ailleurs sur les notes, c’est que la plupart des médias qui s’y sont intéressés cherchent à divulguer le contenu des documents et des disques durs appartenant à l’ancien régime qui ont été récupérées sur les lieux. J’en profite pour saluer les efforts de l’association Action Tunisienne qui s’est empressée à dépanner, du mieux qu’elle pouvait les réfugiés».

Mais en attendant, le bras de fer avec les agents de sureté de Paris et les policiers en civil continue : « A 4h20, nous allons marcher un peu et en passant aux abords du 36, les chiens commencent à hurler. Dix minutes plus tard, une voiture de police est sur place… Une personne viendra finalement nous parler, son visage nous est familier, ses questions sont orientées et il a l’air horriblement frais pour l’heure avancée de la nuit… De là à dire qu’il s’agit d’un policier en civil comme il en circule nuit et jour à Botzaris..» Conclut la note.

 

Mohamed Jebri

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