TEDX Tunis Dauphine 2012 : «How to stand out»

 

L’employabilité des jeunes et l’innovation étaient au centre des débats du TedX Tunis Dauphine dimanche 20 mai. Mais le point commun de tous les participants était aussi de redonner l’espoir aux étudiants pour innover et entreprendre.

«How to stand out», le thème du TedX organisé par Tunis Dauphine ne portait pas seulement sur la notion de «faire la différence» mais aussi «savoir se distinguer et se relever». Comment entreprendre, monter un projet ou tout simplement rêver lorsque l’on est un jeune étudiant tunisien? Le taux de chômage et la baisse du niveau à l’université laissent parfois peu de marge de manœuvre et en décourage beaucoup. Pourtant, c’est en travaillant aussi sur la motivation que certaines choses arrivent sans que l’on s’y attende.

Pour cette édition du TedX basé sur les échanges d’idées, inspiré du célèbre modèle américain, les intervenants ont choisi de donner quelques conseils pratiques et simples pour réussir mais surtout motiver.

Pour Riadh Guerfali, alias Astrubaal et parmi les membres fondateurs du site Nawaat, deux choses sont importantes pour pouvoir monter un projet: le relationnel et la visibilité. «Quand quelqu’un se lance en Tunisie, que ce soit en créant un média ou autre, cela atteint peu les médias, on ne sait pas rendre visible des projets naissants. Un Mark Zuckerberg (créateur de Facebook) n’aurait jamais pu réussir en Tunisie». Il faut alors se débrouiller, partir de rien et démarcher les médias, apprendre progressivement à vendre son projet. Dans ce cas, c’est la notion du travail en groupe qui aide à avancer car «le monde du one man show c’est fini». L’engagement dans le travail associatif est donc important puisqu’il prépare au monde professionnel.

C’est aussi l’envie qui pousse à réussir comme Tarek M’rad, directeur marketing de la radio Express Fm qui a travaillé des années dans le pétrole avant de changer radicalement de voie. Son «guide du mauvais passant» présenté aux étudiants a montré en quoi son expérience est la preuve que les parcours atypiques peuvent réussir. «Il faut savoir sortir de la normalité et être un peu anti-conformiste», selon lui.

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Chacun pourrait ainsi avoir sa success story comme Lotfi Saibi, le fils prodigue originaire de Sidi Bouzid qui donne aujourd’hui des conférences à l’université de Harvard. En jeans et T-shirt, Lotfi Saibi est monté sur l’estrade pour offrir à tous une vraie leçon de vie. «Je ne me suis jamais considéré comme quelqu’un qui aurait pu avoir sa chance. Je suis originaire d’une grande famille où nous avions peu d’argent. Ma première satisfaction c’est quand je me suis acheté des chaussures en cuir toutes neuves. Pour réussir, il faut remettre en cause ce fatalisme qui peut vous handicaper dès le départ, et éviter de se dire que réussir, c’est forcément gagner de l’argent car au début, vous n’aurez pas un sou». Il raconte comment, ruiné, et passant tous les jours devant Harvard, il a fini par assister à des cours gratuitement, parler aux professeurs pour finir avec un Master en mathématiques et en management. «Le problème c’est qu’en Tunisie, nous avons une sorte de malaise social qui fait que nous attendons sans cesse quelque chose au lieu de vraiment aller de l’avant».

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L’évènement a aussi été marqué par les interventions de Nura Suleiman, jeune chercheuse au CEMAT (Centre d’Etudes Maghrébines à Tunis), Sami Zaoui, ancien secrétaire d’Etat auprès du ministère du des Technologies de l’Information et de la Communication, et Youssef Gaigi, journaliste à Tunisia Live. Le Jazz Club de Tunis a été la pause musicale de la journée.

Travailler dur et y croire sont finalement les deux leçons à retenir de ce TedX Tunis Dauphine pour la directrice de l’école Samia Tnani Seidensticker qui s’est déclarée très satisfaite de cette édition.

« Les jeunes étudiants qui sont venus me voir pour me proposer le projet ont tout organisé, seuls. Cet évènement permet aussi de montrer, que l’université n’est pas seulement un lieu du savoir-faire ou du savoir-être mais aussi un apprentissage de la vie. Il y a des possibilités de réussir en Tunisie et les jeunes doivent s’en convaincre aujourd’hui. Si Ben Ali a peu détraqué l’ascenseur social, c’est à nous de le rétablir. Pour moi, ce genre d’échanges et de témoignages en est la preuve vivante. »

 

Lilia Blaise

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