Tunisie: Les ondes électromagnétiques, pas aussi dangereuses ?

 

La Cité des Sciences de Tunis a accueilli ce mercredi 20 juin, un colloque intitulé « Ondes, santé, sécurité et citoyenneté». Cette première rencontre du genre, organisée par l’Association Tunisienne des Techniques des Télécoms (A3T), en partenariat avec Orange Tunisie, Tunisie Télécom et Ericsson, a porté sur les champs électromagnétiques, les radiofréquences mobiles et leur dangers potentiels sur la santé humaine. Mongi Marzoug, ministre de la Technologie, de l’Information et de la Communication était présent à cet événement qui a entre autre, rassemblé plusieurs experts internationaux et responsables d’institutions tunisiennes venus pour débattre autours de ce sujet devenu très sensible dans la plupart des pays développés.

Après une brève introduction de l’association la part de Mohamed Khedr, M. Marzoug, ministre des technologies, a procédé à l’allocution de bienvenue. « Le secteur des télécommunications a subit de profondes mutations depuis ces dernières années en Tunisie, tant au niveau technologique, économique que social. Tous ces changements ont fait en sorte d’accroitre considérablement le nombre de stations d’émissions d’ondes magnétiques (antennes relais, de radiodiffusion, télédiffusion etc.) concentrées essentiellement dans grandes villes. » a-t-il déclaré en soulignant au passage, que cette évolution s’est aussi accompagnée d’une exposition massive de la part des habitants à ces ondes mais que bon nombre de questions demeuraient encore en suspens.

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« Malgré de nombreuses études déjà réalisées, il n’existe cependant aucune certitude quant à la nocivité avérée de ces ondes sur le corps humain. En attendant le résultat d’autres études et expériences, tous les acteurs des télécommunications, notamment les opérateurs téléphoniques, se doivent donc de respecter les normes de sécurité standards. ».

De son coté, Anne Perrin, Docteur en Biologie moléculaire, chercheuse et présidente de la section rayonnement non ionisants au sein de la Société française de la Radio Protection (SFRP) s’est penchée sur l’évaluation des risques liés à l’absorption de ces radiofréquences par le corps humain.

« Il faut avant toute chose distinguer entre les champs proches et lointains, les émetteurs et récepteurs. En effet, selon des études, il a été prouvé que les ondes émises par un cellulaire sur une durée instantanée provoquent une exposition aux ondes plus de 1000 fois plus importante qu’une antenne relais. La proximité de l’appareil avec le cerveau en est la cause principale (effets biologiques dus à l’échauffement du tissu). » déclare la responsable qui précise qu’à ce jour, sur plus d’un milliers d’études réalisées« Personne n’a encore apporté de preuves irréfutable d’un quelconque risque sur la santé (hyper-sensibilité aux ondes, cancers…) lié aux antennes relais ».

Mieux, selon l’experte, même le syndrome dit d’hypersensibilité électromagnétique ( considéré comme un handicap social en France), a été remis en cause puisque « Ces personnes ont ressentis les même symptômes lesquelles pensent être exposés (en présences d’antennes relais hors service ou lors d’expériences factices en laboratoires)».

En attendant des résultats ultérieurs, il serait plus prudent de respecter au minimum quelques consignes de sécurité comme le fait de limiter le contact du cerveau avec les terminaux (oreillettes Bluetooth, limiter les conversations…) et d’éloigner au maximum ces appareils des personnes les plus sensibles (enfants, personnes malades ou âgées).

 

Samy Ben Naceur

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