Tunisie : Rentrée rock avec les Garby’s

Avec un banjo américain, des emprunts aux Scorpions, mais aussi aux traditions musicales tunisiennes, les Garby’s tentent le métissage. Une rentrée automnale et musicale en fanfare pour les trois frères qui passent si bien à la télé !

Tunisie : Rentrée rock avec les Garby’s

Une rentrée automnale et musicale en fanfare pour les Garby’s. Les trois frères Gharbi animeront en effet la soirée du vendredi 9 octobre au café Karrousel à Ennasr, passeront à la télé lors de l’émission 3ichouia sur Tv7. Leurs fans peuvent même assister à leurs spectacles, tous les mercredis au Bœuf sur le Toit, du côté de La Soukra. Mieux : il paraît même que les musiciens donneront un concert le 13 octobre au Théâtre Municipal de Tunis.

Mais ce ne sera pas la première fois que les Garby’s (voir et écouter ici) passent à la télé. Les trois frères Gharbi seraient presque des habitués des médias et des festivals. On ne boudera pourtant pas notre plaisir, car après tout, on a plus de chance de croiser des starlettes de pacotille égyptienne sur le petit écran. Alors en ce qui nous concerne, un groupe de Pop rock 100% tunisien sera toujours le bienvenu à l’antenne, pour rafraichir nos ondes tant hertziennes que FM. Passons.

Côté inspirations, les goûts du groupe sont pour le moins éclectiques. Même si l’on constate une nette prédilection pour la Pop des années 80, avec des artistes comme les Scorpions ou Queen. Avec aussi des influences moins «hardous» et plus sirupeuses comme Sting ou Phil Collins. Une pop somme toute occidentale, donc, mais mâtinée de groove arabo-maghrébin, puisque les Garby’s inscrivent également les chanteurs de Raï algérien comme Khaled ou Cheb Mami dans leur rubrique influence, au même titre que la diva libanaise Feyrouz.
Si le cocktail n’est pas vraiment détonnant, il se laissera boire avec un
certain plaisir.

Tunisie : Rentrée rock avec les Garby’sAu final, Sami Gharbi, bassiste et parolier du groupe, Anis Gharbi, guitariste et compositeur, et Lotfi Gharbi également guitariste mais surtout chanteur, livrent un son agréable et léché.

En fait les Garby’s sont scintillants et parfois même brillants quand la touche orientale est bien perceptible. On appréciera par exemple le violon typiquement tunisien qui annonce les premières notes d’"ET in Tunisia". Ainsi que la mise en abime avec ces quelques accords de guitares pour le fond sonore. Agréable, légère. L’apothéose sera marquée par le déchaînement électrique des guitares, avant de céder de nouveau la place aux sanglots longs des violons. Une alternance, un métissage entre flamenco, violon traditionnel tunisien, avec des influences rock bien présentes pour épicer le tout. Les résidents de l’éternel carrefour des civilisations sauront goûter le morceau.

Dans Ellila fi el bel, la gasba virevoltante de l’intro sera bientôt rythmée par les percussions rageuses de la darbouka avant que ne surgissent les riffs de guitare façon hardcore. La gasba continue. Mais le métissage n’est pas des plus réussis, même si la tentative reste (relativement) intéressante.

Lors d’un passage remarqué à la télévision tunisienne les Garby’s ont fait découvrir au public une nouvelle facette folk avec
"Nour Enaya". Avec un banjo aux sonorités américaines, qui semblent tout droit importées de chez les rednecks affectionnés par l’Oncle Sam. Au final, une chanson plutôt enlevée et sympathique, mixant l’arabe et l’anglais. Et si les quelques autres morceaux plus orientée pop internationale peuvent se laisser écouter, l’originalité n’est pas toujours au rendez-vous.

Alors les Garby’s ? Un groupe, une figure intéressante de la scène Pop Rock tunisienne qui nous vient de Bizerte, à l’heure où la capitale a tendance à truster l’avant de la scène. Et puis, ils passent mieux à la télé que la soupe libano-égyptienne que l’on nous ressert jusqu’à l’indigestion. Rien que pour ça, merci les Garby’s !


OC

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