Tunisie : Slim Slema, le buzz phénomène du moment

Ali G chez les anglo-saxons ou Fatal Bazooka chez les francophones sont des personnages qui tournent en parodie le rap. En Tunisie, c’est Slim Slema qui le fait. Ne vous étonnez pas de la créativité. Il ne l’a pas fait exprès !

Snoop Doggy Dogg, Nasty Nas, Slick Rick, Busta Bust ou encore Flavor Flav des mythiques Public Enemy, certains rappeurs américains de référence se sont attribués des pseudonymes à jeux de mots. Un choix souvent fait pour être plus dans l’ego trip, un style d’écriture de paroles où le rappeur met en exergue ses compétences, ses qualités et ses prouesses.

En Tunisie, c’est Slim Slema qui a fait ce choix. Et il arrive à faire un buzz à lui seul sur le web. Pas avec des textes percutants ni avec une musique originale et novatrice puisqu’il rappe sur des instrus de 50 Cent et d’autres rappeurs américains, mais à travers le culte de sa personnalité. Slim Slema est désormais un incontournable personnage du web tunisien.



Un futur 2 Pac ?

Certains le comparerait même au légendaire 2 Pac. Sur le groupe facebook «slim slema, futur 2pac», une de ses fans annoncerait même qu’elle rêve de le voir chanter «Changes» ou «Until The End of Time» de l’incontournable 2 Pac. «Vous aimez vraiment ça ou vous déconner. C’est de la dope votre truc. Déjà ce qu’il dit ça ne veut rien dire (…) mais va t’acheter une vie ça serais mieux que de penser qu’un jour tu va atteindre le niveau de 2 Pac. Moi je salue Slim Slema pour qu’il continue à me faire rire» commente un facebookeur sur la page du groupe de Slim Slema. Si cet utilisateur de facebook s’exprime explicitement, d’autres sont plus subtiles. «Signaler un abus sur ce groupe SVP loooolllll» ironise un autre commentaire sur facebook. Les vidéos, fer de lance de la popularité de Slim Slema, sont massivement partagées sur le réseau social. Il se filme dans sa chambre, entouré de ses amis ou de ses textes notés sur des feuilles éparpillés sur son lit. Des centaines de facebookeurs partagent les vidéos et adhèrent à son groupe.


Ali G, Fatal Bazooka et…Slim Slema

Ainsi, le fabuleux destin de Slim Slema sur le net tunisien a été tracé. Un jeune avec l’ambition de cartonner dans le rap est devenu un vrai phénomène (hyper)médiatique. L es parodies tournant des rappeurs en caricatures ne manquent pas. Il suffit de citer l’exemple anglo-saxon d’Ali G incarné par l’acteur britannique Sacha Baron Cohen et l’exemple francophone de Fatal Bazooka incarné par l’humoriste français Michaël Youn. «Un duo à succès ! S’ils se réunissent dans un single, ce sera à faire pleurer de rire» commente un internaute sur la page d’un groupe faisant appel à ce que Slim Slema fasse un duo avec Karkadan. Mais apparemment, le géant de l’industrie du disque, Universal, ne partage pas l’avis de certains internautes tunisiens. Puisque, ce major est le producteur du dernier album de Karkadan.

«Wepwesent», un mot du jargon de Slim Slema désormais culte chez ses fans. Mais loin de représenter «Mourouj One» comme il l’affirme. La cité d’El Mourouj, banlieue sud de Tunis, est déjà bien dotée en rappeurs. Il suffit de citer le clan du Secteur M et le groupe Mascott.


Thameur Mekki

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