Planète Mars : Expulsée du Canada, immigrée en Tunisie

Selon des scientifiques, Chott El Djérid, a des similitudes avec la planète Mars. Mais l’île Devon dans l’arctique canadien lui ressemble aussi. Reste à déterminer le plus «martien» des deux : la Tunisie ou le Canada ?

Il ne s’agit pas d’un nouvel épisode de l’épopée «Star Wars» de Hollywood à Matmata. Encore moins d’un nouveau film étranger en tournage au sud tunisien. C’est bel et bien une réalité : Chott Djérid a certaines caractéristiques communes avec la planète Mars. Une qualité très particulière, qui le mettra en concurrence avec les… Canadiens. Mais commençons par le commencement.

Du 24 au 31 mai, Europlanet, un consortium associant scientifiques et géologues de plusieurs pays de la planète Terre, est venu analyser les cycles biologiques de Chott Djérid. Et pour cause : les ressemblances entre ce lac tunisien asséché et l’environnement martien ne manquent pas !

A l’instar de la planète rouge, la surface sèche de cette grande sebkha est constituée d’une croûte dure de chlorure de sodium. Autres similitudes avec Mars, des sources d’eaux souterraines se cachent sous la surface de Chott Djérid et la couleur rouge de cette croûte est due à la forte présence du fer.

«Nous allons étudier les similarités entre le désert de Chott Djérid et les dépôts minéraux de la surface de la planète Mars. D’un point de vue astrobiologique, examiner les cycles biologiques d’un site qui a de si faibles niveaux d’eau salée est extrêmement intéressant» déclare Dr Felipe Gómez, dirigeant de l’expédition Europlanet, à Daily Science.

Le chercheur espagnol explique dans la même interview : «Nous allons utiliser des techniques de sondage géophysique pour produire des cartes en 3D détaillées de l’eau de sous sol, de géologie et de la distribution géologique du site. Ceci va nous aider à avoir une compréhension détaillée des processus qui contrôlent la géologie de l’habitat et comment cela, à son tour, contrôle la biologie». Et il poursuit : «Nous allons aussi prendre des échantillons au laboratoire pour cataloguer cette biologie à de différents sous-habitats»

Or voilà. Nous ne sommes pas les seules sur Terre à avoir des affinités martiennes. Cette particularité est même revendiquée sous d’autres cieux moins cléments. «Le Canada et la Tunisie sont en concurrence… pour la planète Mars!». Cet avec ce brin d’humour que l’Agence Science Presse a commenté ce fait. En fait, l’île Devon, située à l’archipel arctique canadien, a déjà fait l’objet de certaines recherches scientifique en rapport avec la planète Mars.

Cette île entièrement inhabitée est très visitée par les chercheurs en raison du site météoritique, Haughton. Il s’agit un cratère de 20 km de diamètre dû à l’impact d’une météorite de 2 km de diamètre tombée il y a environ 23 millions d’années.

Le lien avec la planète Mars ? Ce site météoritique est d’une forte ressemblance avec ceux trouvés sur la planète rouge. Qui sera déclaré plus proche des Martiens ? Les sudistes tunisiens ou les arctiques canadiens ?

Thameur Mekki

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