Statue Ibn Khaldoun : Speakers’ Corner de Tunisie

Après la Révolution, les citoyens tissent de nouveaux rapports avec l’espace public. Et voici que Londres inspire la bloggeuse Bent Trad.. Mais les Tunisiens ont déjà leurs propres traditions universitaires en la matière : la Roche de Socrate et la Place Rouge.

 

«Une fois l’état d’urgence levé, pourquoi ne pas se réunir autour de cette statue et dire ce que nous avons sur le cœur et ce qui nous passe par la tête? Mais je précise que cela ne se fera qu’une fois l’état d’urgence levé» lance la bloggeuse Bent Trad sur Facebook.

«Notre speaker’s corner en Tunisie» ainsi s’intitule une page d’événement appelant à faire de la fameuse statue d’Ibn Khaldoun au cœur de l’Avenue Habib Bourguiba à Tunis un Speaker’s Corner. Et voilà que les Tunisiens se veulent créatifs. La liberté de faire usage de l’espace public, confisqué au temps de ZABA, leur revient. Et ils s’inspirent des expériences étrangères pour fonder leur nouvelle Cité.

A l’origine, le Speakers’ Corner est un espace, situé à Hyde Park à Londres, où chaque citoyen peut s’exprimer librement. Il joue le rôle d’orateur et se «vide le cœur» devant une assistance inattendue formé par les visiteurs du parc. Les Anglais ont dû attendre jusqu’à 1872 pour que ce lieu cultissime soit reconnu par leur gouvernement.

L’Australie, le Canada, les Etats-Unis, les Pays-Bas, Singapour et même Tinité-et-Tobago ont importé l’expérience et ils ont créé des Speakers’ Corner chacun sur son sol. La Tunisie de l’après Révolution veut également l’instaurer. Rappelons que cette proposition cybernétique ne vient pas du néant. Des espaces plus ou moins similaires existent dans les universités tunisiennes.

Il s’agit de la «La Roche de Socrate» du Campus d’El Manar et la «Place Rouge» située à la Faculté des sciences humaines et sociales de Tunis. Ces lieux ont été, depuis longtemps, des espaces de libre expression froissés par les matraques de la police universitaire. Désormais, les étudiants n’auront plus à se soucier des mouchards suite à la décision du Gouvernement de Transition attestant la suppression de la police universitaire.

Thameur Mekki

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