Tunisie : «#Ekbes», pour une Troïka moins molle

«#Ekbes», est la nouvelle campagne lancée par les sympathisants d’Ennahdha et ses alliés sur Facebook. Démarrée le 14 août au soir, il s’agit d’une tentative de mettre la pression sur la Troika.

ekbes-12541455Plusieurs d’entre-eux ont ainsi changé leur photo de profil avec le slogan «#Ekbes». Même chose sur les maintes pages Facebook soutenant le parti Ennahdha. «La campagne est destinée au gouvernement pour qu’il active les réformes, le jugement des corrompus et les ennemis de la révolution» lit-on sur l’une des affiches partagées. Une page dédiée à la campagne a été crée ce matin.

«Sois comme Morsi [Président de l’Egypte issu du parti des Frères musulmans, ndlr] ou abandonne le pouvoir» commente la page Mouvement Ennahdha sur une photo réunissant les trois chefs de la Troïka au pouvoir. Contacté par Tekiano, M. Nejib Gharbi, responsable de la communication chez Ennahdha, affirme découvrir et suivre la campagne sur le net comme tout le monde. «C’est une campagne spontanée adressée à tout le gouvernement et pas uniquement le parti Ennahdha» déclare-t-il. 

«#Ekbes» énumère neuf revendications dont l’ouverture des dossiers des la police politique, et une loi pour empêcher toute personne ayant été membre du RCD dissous ou ayant accéder à des postes de responsabilités politiques  pour une période d’au moins 10 ans. D’autres revendications sont plutôt farfelue comme «criminaliser tout personne qui fait l’éloge de l’ancien régime ou se moque de la révolution».

Sur la page Les jeunes d’Ennahdha, les administrateurs affirment que cette campagne est une campagne «populaire traduisant les objectifs pour lesquels nous avons voté». Pour M. Gharbi, ces revendications sont légitimes et font parti du programme de la Troïka. «Le problème n’est pas la nature des revendications mais le rythme. Ils demandent d’accélérer le cadence» estime-t-il.

Largement inspirée de la campagne du collectif OpenGov pour la transparence  #7ell, l’initiative «#Ekbes» ne semble pour le moment pas séduire un cercle plus large que celui des nahdhaouis. Sur Facebook, la campagne commence d’ailleurs à être tournée en dérision par certains internautes avec le terme antonyme «#Erkhef».

Sarah Ben Hamadi

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