Tunisie: L’insécurisation des réseaux Internet peut entraîner des poursuites judiciaires

 

Plusieurs internautes, en Tunisie, ignorent que le fait de laisser leurs réseaux WIFI insécurisés pourrait être la cause de leur poursuite en justice, si ces réseaux sont utilisés par des pirates pour commettre des crimes sur Internet, selon des experts en sécurité informatique.

securite-informatique-240512Plusieurs pirates d’Internet, travaillant de manière individuelle ou collective, utilisent les réseaux insécurisés pour empêcher le fonctionnement des sites Web et voler les cartes de crédit, en laissant des preuves qui permettent aux experts de la sécurité de les poursuivre pour mettre fin à ces opérations ou aider la justice.

Selon les données de l’Agence Nationale de la Sécurité Informatique (ANSI), en moyenne cinq sites web en Tunisie sont confrontés quotidiennement à des tentatives d’attaques cybernétiques, et entre 5 et 10 cas de piratage des identités sur le web sont enregistrés.

La plupart des faits enregistrés sur les pages Facebook ont notamment trait à la diffamation, au piratage des données personnelles et l’usurpation. Ces données révèlent également l’accroissement des risques sur le réseau, se manifestant, à travers, l’intensification des attaques cybernétiques Ananymous pour frapper des sites gouvernementaux et pirater des comptes postaux de politiciens en Tunisie, ce qui a créé une grande polémique sur les réseaux sociaux.

L’article 10 de la loi n°5 pour l’année 2004 de l’ANSI oblige toute personne confrontée à un problème sur le réseau Internet (individus et entreprises) à informer l’agence de ces attaques ( virus..) pour qu’elle prenne les mesures nécessaires et parte à la recherche des sources de ces attaques. Les attaques cybernétiques ont accaparé 27 % du total des problèmes sur le réseau, déclarés au cours de la période 2009 jusqu’au mois d’avril 2012, suivies des messages électroniques indésirables (18%).

Un expert international en sécurité informatique, Tarek Mohamed a précisé, à la TAP, que la lutte contre ces attaques exige une prise de conscience de la part des utilisateurs du réseau et des chefs d’entreprises, qui devraient veiller à ne pas laisser leurs comptes électroniques ouverts, à ne pas ouvrir des messages de source inconnue et à sécuriser le réseau Internet utilisé. Il a évoqué également, le surcroît d’autres phénomènes, comme les attaques Ananymous, l’entrave des services de sites web gouvernementaux et l’usurpation d’identités sur les réseaux sociaux, le vol de l’identité et du numéro secret permettant l’accès à l’adresse électronique. D’ou la nécessité de maîtriser les procédés de la navigation sur le réseau.

L’expert a considéré que quelques actes sur le réseau nécessitent une intervention rapide pour les contrer, en avisant les services de la sécurité informatique à temps. Toutefois d’autres faits comme les pages « Facebook » nécessitent une coordination au niveau international.

Côté juridique, la résolution de ces problématiques exige que la Tunisie signe les conventions internationales à ce sujet, dont la convention sur la cybercriminalité « BUDAPEST» . Le projet de loi sur la sécurité informatique, en Tunisie, a-t-il indiqué, a été parachevé, en 2010, précisant que ce projet de loi répond aux conventions internationales. « On souhaite le soumettre, prochainement à l’Assemblée Nationale Constituante (ANC) pour son approbation, ce qui garantira l’efficience des poursuites judiciaires des crimes cybernétiques”, a-t-il estimé.

L’expert a souligné que les laboratoires de l’ANSI, notamment celui des enquêtes judiciaires cherchent des preuves dans plusieurs moyens, dont les ordinateurs, les appareils téléphoniques et de photos numériques, et ce après autorisation de la justice, faisant remarquer que 86 affaires liées à l’utilisation des technologies ont été traitées depuis le début de l’année 2012

L’ANSI recommande aux internautes des réseaux sociaux de ne pas publier sur ces supports leurs photos privées et des données portant sur leurs comptes personnels, vu l’éventualité de leur utilisation, illégalement, par d’autres navigateurs, pour des raisons de diffamation et autres.

TAP

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