Tunisie : Dream City, razzia artistique de l’espace public

 

«L’artiste face aux libertés», c’est le thème de la 3ème édition de Dream City. Six jours avant le lancement effectif de l’événement qui se déroulera du 26 au 30 septembre 2012 à la médina de Tunis et du 05 au 07 octobre 2012 à la médina de Sfax, ses protagonistes ont rencontré la presse.

aff-dream-city-210912Le cortège, en route vers la Médina de Tunis, est composé de plusieurs tuk-tuks, de petits tricycles multicolores à toits ouverts. De quoi susciter l’intérêt des piétons curieux de connaître la destination de nombreux caméramans et photographes.

Arrivés la Kasbah, une fanfare commence son déballage musicale réveillant de passage les bâtisses endormies où siège la présidence du gouvernement faisant ainsi taire et sourire les chômeurs protestant devant l’hôpital Aziza Othmena.

Notre guide sonore traverse les ruelles sombres de la médina, attisant la curiosité des commerçants, faisant danser d’autres, emmenant de la bonne humeur tout au long du chemin. «Ah, ça serait sympa si ces quelques moments de joie et de fête se répétaient de temps en temps» lance un vieux marchand ambulant en participant spontanément à la danse de la foule.

35 créations, Dream Café et Ciné Dream

Le bruit cesse devant Casa Sicilia, la vieille maison où se déroule la conférence de presse. La parole est à Sofien et Selma Ouissi, fondateurs de L’Art Rue association fondatrice de Dream City. C’est en présence de plusieurs artistes participants que cette rencontre avec les médias s’est tenue. Ils ont marqué leur entrée à coup de fleurs blanches distribuéesaux présents.

«L’édition de cette année sera exceptionnelle en durée et en densité» déclare Selma Ouissi. Une vingtaine de créations tunisiennes ayant comme thématique «l’artiste face aux libertés», des créations africaines d’artistes égyptiens et béninois ainsi que des œuvres européennes sont au programme.

En tout, huit jours de rendez-vous, quatre circuits colorés qui conduisent les visiteurs d’un lieu à un autre, avec 25 projets tunisiens et 15 projets étrangers accessibles de 12h à 20h, en plus de Dream café (rencontres informelles pour débattre des œuvres) et Ciné Dream (pour encourager les jeunes créateurs du cinéma tunisien) chaque jour de 18h30 à 20h.

La vigilance est de rigueur

Parmi les nouveautés de cette 3ème édition, une initiative de cœur lancée par Dream City 2012, intitulé «Change ta classe» qui consiste en un projet de transformation concernant une salle de classe dans deux écoles de quartiers populaires afin de les retaper et les décorer.

La particularité cette année est principalement la décentralisation de Dream City vers la Médina de Sfax dans le but de raviver les ruelles délabrées et oubliées par les programmes de restauration nationale. Une façon de donner un élan culturel à cette ville.

Vu les circonstances exceptionnelles et l’agitation que la Tunisie est entrain de vivre en ce moment, la question de la sécurité a bel et bien été posée. Selma Ouissi insiste sur le fait que la vigilance est de rigueur mais que de leur côté, toutes les mesures ont été prises. «Le ministère de l’intérieur et les autorités sont avec nous, nous devons être vigilants vis à vis de groupes qui pourraient ne pas apprécier des initiatives artistiques et tenter de provoquer des conflits. Nous n’allons pas signer la mort de l’art avant même qu’on nous l’annonce !» déclare-t-elle.

 

Sara Tanit

Print Friendly, PDF & Email

Plus :  A la une   Actu



  • Envoyer