Pour défendre la Palestine et son droit à la liberté, des cinéastes lancent une pétition en ligne

Pour défendre la Palestine et son droit à la liberté, une pétition qui rassemble des cinéastes de nombreux pays est lancée en ligne. Elle dénonce le silence de certains festivals arabes sur ce qui se passe en Palestine et soutient tous les cinéastes qui ont retiré leurs films des festivals prétendant la neutralité.

Cette pétition pour la Palestine ambitionne de briser le silence sur la Palestine… Texte de la pétition :

75 ans se sont écoulés depuis l’occupation de la Palestine et 47 jours depuis le début du génocide à Gaza. Aujourd’hui, la Palestine ne subit pas seulement une guerre ou un massacre, elle est confrontée à un véritable nettoyage ethnique et à un génocide de la part de l’entité sioniste, perpétré au vu et au su du monde entier. Il est de notre devoir et de notre responsabilité, à la fois en tant qu’individus de l’industrie cinématographique et collectivement en tant que festivals de films, de nous exprimer et d’exiger un cessez-le-feu immédiat. Nous devons reconnaître que le peuple palestinien est victime d’un acte qualifié de génocide.

Nous pensons que les festivals et les projections de films jouent un rôle important dans le discours public sur la culture. Nous sommes donc consternés par le silence de certains festivals de films arabes alors que cette catastrophe continue de se dérouler.

À titre d’exemple, le Festival international du film de Marrakech est resté silencieux et a ignoré notre précédente invitation à condamner l’agression menée par l’État sioniste contre le peuple de Gaza. En outre, le Festival international du cinéma de la mer Rouge, qui aura lieu à la fin de ce mois, n’a même pas reconnu les atrocités auxquelles le peuple de Palestine a été soumis jusqu’à ce jour…

En tant que professionnels du cinéma de la région arabe et du Sud, nous sommes confrontés à de nombreux défis tels que les stéréotypes et le financement conditionnel que nous impose l’industrie. Malgré les nombreux défis et difficultés, nous ne devrions pas ignorer ou rester inconscients de la tragédie en cours et poursuivre nos activités cinématographiques comme si rien n’avait changé.

Nous ne pouvons pas rester silencieux et nous ne cautionnons pas non plus les crimes perpétrés par la puissance occupante. Nous soutenons sans équivoque le droit du peuple palestinien à être libre et à résister à l’occupation du régime raciste d’apartheid. Nous sommes également solidaires avec toutes les personnes de la région arabe, des pays du Sud et du reste du monde qui ont exprimé leur soutien à la Palestine. La Palestine a toujours été une question fondamentale pour tous les peuples qui ont souffert des invasions coloniales, des guerres, de l’injustice et du racisme.

Nous croyons en la nécessité de disposer d’espaces publics sûrs où nous jouissons d’une grande marge de liberté pour soutenir notre droit à nous exprimer librement. Nous nous demandons donc comment nous pourrions faire des films si nous n’étions pas libres d’exprimer nos véritables préoccupations et de refléter nos réalités. Voulons-nous vraiment lier nos projets et nos films à des cercles qui ignorent nos causes, achètent notre neutralité, étouffent et manipulent nos voix ? Ignorer ces questions aujourd’hui revient à fermer les yeux sur ce crime contre l’humanité qui se déroule contre notre peuple palestinien.

Nous affirmons que le cinéma est inséparable de la vie, mais aussi de la réalité politique qui s’est imposée dans nos récits personnels et professionnels. En ne reconnaissant pas nos réalités, en ne s’engageant pas et en n’étant pas le miroir qui reflète nos causes, et en ne tenant pas compte de nos appels répétés à condamner les actes d’agression et d’injustice qui nous sont infligés, les festivals laisseraient la porte grande ouverte à la violence pour envahir et compromettre nos espaces collectifs, dont nous attendons qu’ils soient un havre de paix qui nous permette de nous exprimer librement.

En tant que professionnels du cinéma du monde arabe, nous saluons les festivals de cinéma arabes et internationaux qui ont fait preuve de solidarité et pris position contre le génocide du peuple palestinien. Nous appelons la communauté cinématographique mondiale à soutenir cette pétition et à se solidariser avec nos collègues cinéastes qui ont retiré leurs projets et leurs films des festivals qui, jusqu’à ce jour, n’ont pas reconnu ce génocide en cours et n’ont pas exigé qu’il y soit mis fin.

Nous vous invitons à signer cette pétition : https://www.change.org/p/cinema-against-silence?recruiter=96187010&utm_source=share_petition&utm_medium=twitter&utm_campaign=psf_combo_share_initial&recruited_by_id=3ef51e50-ddfe-11e3-b578-9bcf88e802df

Signatures: Abbas Fadhel, Adila Bendimerad, Ahmed Bedjaoui, Ahmed Benromdhane, Akram Saadoun, Alaa Al Qaisi, Ali Hussein Al-Adawy, Amal Saadallah, Amine Sidi-Boumédine, Amira Chebli, Ana Vaz, Arab Lotfi, Ashraf Mtaweh, Asmahan Bkerat, Aude Fourel, Azza El-Hassen, Balufu Bakupa-Kanyinda, Ban Maraqa, Baya Medhaffer, Basem Fayyad, Boubacer Sangare, Dalia Naous, Damien Ounouri, Cyril Nehme, Fatma Cherif, Ghassan Salhab, Gladis Joujou, Greg Burris, Hady Zaccak, Haifa Bedoui, Hala Alabdalla, Haval Qasso, Hebib Belhedi, Hichem Yacoubi, Ikbal Arafa, Intissar Belaid, Jilani Saidi, Khelil Triki, Karim Sayyad, Kimet Elsaid, Lamis Hashem, Maged Nader, Maher Abi Samra, Mahmoud Korek, Mahmoud Massad, Mais Darwazah, Manel Khaled, Mark Khalife, Mohamed Frini, Mohamed El Abed, Monica Maurer, Mousa Barhouma, Mutiganda Wa Nkunda, Nadia Touijer, Nadine Naous, Nahed Awwad, Najoua Zouhair, Narimane Mary, Noemie Mendelle, Noor Arafa, Nour Ballouk, Osama El Abd, Philip Rizk, Rami Farah, Rami Nedal, Rami Sabbagh, Rabeb M’barki, Rawane Nassif, Ridha Tlili, Robin Eid, Salma Eltarzi, Salma Sabri, Samaher El Qadhi, Sandra Madi, Simon El Habre, Yosr Gasmi, Zahraa Ghandour, Zeina Toutanji.

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