Chaines cryptées : Petits secrets de pirates

Comment capter des chaînes cryptées quand les codes sont toujours plus difficiles à craquer ? Des petits malins proposent des solutions par (spams) et petites annonces interposées. Petit tour d’horizon autour de solutions… compliquées.

Rappelez –vous,  à une époque pas si lointaine, tout le monde ne jurait que par le patch des récepteurs chez (sidi) Moncef Bey. Le souk de Moncef bey, pour ceux qui ne le connaissent pas, est le paradis des téléspectateurs en mal d’images satellitaires. Les fanatiques de la télévision à péage s’y ruent dès que leur écran s’habille de noir au lieu de leur livrer les émissions de leurs chaines (cryptées) préférées. Objectif : «patcher » leurs récepteurs pour ouvrir une nouvelle porte dérobée. Histoire de regarder ces chaines au nez et à la barbe des «ayant droit ». Une aubaine pour le pauvre tunisien qui n’a pas les moyens de se payer des cartes de décryptage à coups de centaines de dinars.

Mais les bouquets satellitaires ont contre-attaqué, en se basant sur le développement de nouvelles technologies de cryptage toujours plus coriaces. Avec notamment un code qui change quasiment chaque jour, voire chaque heure. Mais même dans le monde impitoyable de la télévision numérique, « nécessité est mère d’ingéniosité ». C’est dans ces conditions que le sharing est né. En Tunisie, plusieurs offres commerciales ont été rendues publiques, par spamming interposé. Les plus audacieux ont même inséré des annonces dans la presse imprimée nationale. Le tout dans un contexte assez particulier. Canal + s’apprête en effet à faire son entrée dans notre pays, grâce à son bouquet Canal + Maghreb. A noter que les cartes des bouquets de chaines numériques arabes style « Art » et « Orbit » sont déjà présentes sur le marché Tunisien. Les chevaliers obscurs de l’informatique n’auraient-plus plus le vent en poupe ? Pas tant que ça. Surtout que la tendance est aujourd’hui au « sharing ».

Sharing, Dreambox et… Internet

A la source de ce système, on trouvera des récepteurs-serveurs. Ces derniers intègrent plusieurs lecteurs de cartes dans lesquels sont logées les cartes originales des bouquets de télé numérique à péage. Ce récepteur-serveur est doté d’une interface Ethernet pour qu’il soit relié à un modem, lui-même connecté à internet. Le propriétaire de ce récepteur-serveur ouvrira l’accès à ses bouquets par login et mot de passe qu’il fournira au client. A condition que ce dernier paye en avance quelques mois d’abonnement. Schématiquement, le principe du sharing est basé sur la liaison d’un récepteur numérique (qui coûte entre 35 et 50 DT ) à un ordinateur.  Les plus exigeants opteront pour le Dreambox, pourtant nettement plus cher (son prix est d’environ 360 DT). Cet appareil est cependant doté d’un disque dur interne de 500 Go, qui vous permettra d’enregistrer vos émissions préférés. Mais quelle que soit la solution de décryptage choisie, votre ordinateur doit absolument être connecté à internet. Le but étant de se brancher sur un récepteur distant, qui  jouera le rôle d’un serveur desservant les codes de décryptage des chaines. De ce fait, le client doit, donc, avoir au minimum une connexion ADSL illimitée 256 Kb/s. Les prix d’un abonnement sharing sont  généralement dans une fourchette de 10 à 15 DT/mois.

Solution complexe

Le modem auquel est rattaché le récepteur-serveur, doit pouvoir compter sur un débit très important, seul à même de supporter le (sur)nombre des requêtes des récepteurs-clients. Faute de quoi, l’envoie des codes sera ralenti, allant jusqu’au plantage du dit serveur. Mais… que faire dans le cas où les chaînes ne s’affichent pas ?

Les causes peuvent être multiples : problème venant de votre récepteur (problème de configuration ou de plantage), votre PC qui rame et qui doit être rebooté (surtout s’il a des performances matérielles limités), votre connexion internet défaillante, comme ça peut venir du côté serveur… Bref, autant de raisons qui font que le téléspectateur nage (pirate) nage parfois dans la semoule. C’est la raison pour laquelle, beaucoup de personnes hésitent à opter pour cette offre. La complexité de la démarche, et les difficultés à cerner le problème en cas de coupure rendent toutefois cette solution hasardeuse. Mais ce sera le prix à payer pour suivre les actualités désormais cryptées, dans l’attente d’une offre légale, comme celle que compte lancer Canal+.

Welid Naffati

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