Tunisie : Crack, la dope du Festival de Carthage

 

Le groupe de rap est à son deuxième passage sur la scène du Festival International de Carthage en sa 47ème édition. Après l’une des soirées de l’ouverture, les membres de Crack seront, mercredi 20 juillet, au Palais Abdellia à partir de 21h30 dans «Hip Hop Show». Les responsables de la programmation, sont-ils sous l’effet Crack ?

Après le groupe de rap alternatif français «Hocus Pocus», voilà que Crack font l’expérience en revisitant «Petit Pays», cultissime morceau de Cesaria Evora dans une version rap. La ballade est désormais chantée en arabe dialectal comme une célébration de la Révolution tunisienne. Mais ce n’est pas la seule reprise figurant dans le répertoire de Crack. Il y en a d’autres à l’instar de «La Folie», remake du tube américain «Put it down on me» réalisé par 50 Cent et Jeremih. La voix de Don Rion, au chant ragga, donne de la mélodicité aux morceaux conduits par le flow décoiffant d’Ines et les rimes épicés d’Ahmed.

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Dj Killer sera en back line du groupe lors de cette performance. Le producteur-compositeur collabore avec Crack depuis plus de deux ans sous le label de Rebel Records. En effet, l’acteur tunisien Mohamed Ali Ben Jemaa, tentant de se convertir au rap depuis deux ans, a fini par se lancer dans la production artistique avec sa boite baptisé tout simplement Ben Jemaa Prod. Dans «Hip Hop Show», il ne se contente pas d’être le producteur. Il grimpera aussi sur scène afin de partager avec le public un répertoire d’environ 10 morceaux. «14 ans… ça suffit maintenant» est sont dernier track reprenant au refrain le sample vocal et le chant d’«Erdha Alina ya lemmima», la ballade de Salah Farzit.

D’ailleurs, Dali Ben Jemaa s’engage depuis quelques mois pour la libération de Haythem Abid, footballeur emprisonné pour trafic de stupéfiants depuis 14 ans. L’artiste revendique non seulement en musique mais également en cinéma de mettre terme à la détention de Haythem Abid et le considère comme un bouc émissaire dans une affaire impliquant un des membres du clan mafieux du président déchu Ben Ali. Dali Ben Jemaa s’est même lancé, avec Sofien Cherni, dans la réalisation d’un film documentaire portant cette cause et intitulé «27 556». Aux côtés de Dali Ben J, Dj Killer et Crack, «Hip Hop Show» sera marqué par la participation d’autres artistes adeptes d’une autre forme d’expression artistique composante de la culture hip hop : le b-boying. Il s’agit de Gangster Crew. Le MC (master of ceremony) BGB assurera le rôle d’agitateur de la foule tout au long du concert.

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Avec une si faible participation des groupes de rap dans l’agenda des festivals même en phase post-révolutionnaire, on se demande si les responsables arrivent réellement à évaluer la musique des rappeurs ou s’il s’agit d’un simple remplissage de la programmation. De toutes les façons, à voir le programme, Crack dope le Festival de Carthage… alors que d’autres rappeurs très créatifs sont à l’écart de tous les événements organisés par le ministère de la culture. Autant d’inattention serait quand même… stupéfiant !

 

Thameur Mekki

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