Tunisie : Habib Mestiri, une caméra derrière les autres !

 

«Chroniques d’une Révolution» de Habib Mestiri sera présenté, en première, dans la salle “Le Palace”, samedi 14 janvier 2012, à 17h. Ce film documentaire sera projeté dans la même salle jusqu’à fin février, tous les jours à 15h à partir de lundi prochain.

affiche_Chroniques_de_la_Rvolution«Une fois nos courses terminées et aussitôt rentrés à la maison, que mon fils s’installe devant l’ordinateur, l’air totalement absorbé. Lorsque je m’en approche et lui demandant s’il veut bien me permettre de voir ce qui semble “le clouer devant le PC”, il me montre qu’il est en train de partager des infos, des vidéos avec d’autres enfants de son âge, à travers le pays, chacun racontant les choses qu’il a vues et livrant ses propres commentaires» témoigne Habib Mestiri. Et il poursuit : «C’est là que j’ai pris conscience de la nécessité de réaliser cette chronique de la Révolution vue par les enfants et les jeunes, de filmer leurs propos, les films et les séquences vidéo échangés a travers Facebook».

Dans «Chronique d’une Révolution», Habib Mestiri tente de croiser les regards de jeunes tunisiens issus de milieux divers et celui d’artistes et créateurs internationaux d’origine tunisienne. De la cinéaste, journaliste et écrivaine Françoise Gallo au comédien Michel Boujenah en passant par le romancier Georges Memmi, son frère dessinateur humoriste Georges Wolinski et l’actrice Claudia Cardinale, ils s’expriment tous sur ce que cette Révolution a animé au fond d’eux-mêmes. Produit par Lassaad Goubantini de Ciné 7ème Art, ce film documentaire esquisse un portrait particulier de quelques jeunes dont chacun a vécu la Révolution à sa manière. Et chacun d’entre eux l’a immortalisé avec ses propres images.

Mohamed Ammar, 12 ans, fils d’un militaire, vit à Djbel Lahmer, quartier chaud de Tunis. Son frère, Achref, 24 ans, est étudiant et membre d’un collectif artistique. Son activité a influencé son frère cadet qui a adopté la même passion pour l’image. Quant à Nader El Waed, 22 ans, il est résident à Ezzahra, banlieue sud de Tunis. Etudiant en multimédia, il réalise un court métrage d’animation en 3D sur la Révolution. De son côté, Ahmed Rezgui, 14 ans, enfant d’une famille aisée, est de Kasserine. Il filme le témoignage de Wael, un blessé de la Révolution âgé de 17 ans. A Sousse, la caméra d’Habib Mestiri a rencontré Jihene Brahem, 25 ans. Diplômé de commerce, elle développe un regard critique par rapport à la période postrévolutionnaire. Elle peaufine un film de montage. Pas loin de Sidi Bouzid, exactement à Regueb, Aymen Jabli, prof d’anglais trentenaire, a essayé de filmer la région du déclenchement des émeutes jusqu’au consensus populaire en passant par la désobéissance civile. A environ 280 kilomètres de lui, Sayeb Bel Hadj Amor, quarantenaire, filmait les émeutes dans son quartier du Kram, banlieue nord de Tunis.

Plus d’une douzaine de personnages viennent meubler ce documentaire en témoignages, en vécu et en émotion. Le réalisateur a fait le choix de placer son objectif derrière d’autres caméras. Les regards se mêlent. Les subjectivités s’en mêlent. Cocktail émotionnel détonnant à l’horizon !

Thameur Mekki

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