Tunisie : Voyeurisme et cache-cache à Byrsa-Carthage

L’E-FEST continue ! Entre images, musique et effets spéciaux, les vidéastes invitent au jeu à cache-cache. Libre est l’entrée à l’Acropolium de Carthage du 17 au 21 février. Mais l’œil tout puissant ne rate personne. Mettant à nu nos tendances de petits voyeurs.

 Pour sa seconde action, le projet E-Fest a choisi de nous faire réfléchir sur le péché mignon de l’humanité en ce 21ème siècle : le voyeurisme. Un terme qui nous est désormais familier en Tunisie. Le succès des émissions du style «El Moussameh Karim» sur Hannibal TV ou «Andi Ma Nkollek» sur Tunisie 7 viennent assouvir les désirs des plus voyeurs de nos chers concitoyens. Même Nessma TV s’y est mise en 2007, en offrant sa version «maghrébine» de la fameuse «Star Academy». C’est dire que le voyeurisme a ses adeptes en Tunisie. Et voici que des artistes mettent à nu le petit écran en explosant et exposant ses chimères… en version vidéo.   Du mercredi 17 au dimanche 21 février, un œil géant, en 3D, se mettra à flotter sur la colline de Byrsa à Carthage. C’est l’installation du vidéaste belge, Thomas Israël. Gare aux visiteurs de l’Acropolium de Carthage!

L’œil tout puissant !

 Tout puissant, cet œil repère les visiteurs passant devant lui, les suit, interagit avec eux dès qu’ils s’approchent et les poursuit de ses assiduités. Ce dispositif interactif, Peeping Tom, «pose, de manière ludique, la question du voyeurisme dans notre civilisation de l’hyper-image pour plonger le visiteur/acteur dans un espace virtuel qui pousse à l’extrême le paradigme du voyeur/vu».

Trois autres installations vidéo prennent place à cette expo, organisée par l’association Echos Electriques en marge de cette seconde action de l’E-Fest. Le créateur de Peeping Tom, Thomas Israël, y participe avec une autre installation vidéo intitulée «Look at me, mon monde est clos & le baiser du dragon». Il s’agit de sculpture vidéo et d’un ensemble de peeping boxes.

«Cache-cache sonore»


 Concentré sur l’interactivité, le travail de l’artiste sonore allemande Johanna Gampe et du plasticien tunisien Ali Tnani, intitulé «Hiddenlines N_Spaces», est une réflexion tout en sonorité sur «la réalité mixte entre : un lieu réel et un espace virtuel, entre : le public et le privé». Membres du collectif «Hiddenlines», ces artistes nous invitent à une sorte de «cache-cache sonore». Ils appellent les auditeurs à écouter une composition spatialisée sur casque et redécouvrir le lieu comme instrument. Les participants sans casque interviennent au micro en laissant des messages aux auditeurs.

Images, musique et effets spéciaux s’unissent dans «Something In the Air» de Lavender Hill. Cette installation venant de France, offre au visiteur l’occasion de vivre les images comme des spectres évanescents de musicalité à travers une audio-projection. Quant à la deuxième installation de Lavender Hill, «Shadowplay», elle est présentée comme «une invitation à assister à la naissance de l’image». Cette vidéo «expose une chimère et propose une vision poétique de l’effet de simulation».

Le rapport entre lieu réel et espace virtuel, la naissance de l’image ou encore le voyeurisme, multiples sont les sujets de réflexion des installations vidéos programmées dans le cadre de cette seconde action de l’E-FEST. Accessible en entrée libre à partir du mercredi 17 et jusqu’au dimanche 21 février, l’interactivité est à l’honneur dans cette manifestation. Une opportunité de repenser certaines notions dont l’impact sur notre vécu est aujourd’hui d’actualité  plus que ça ne l’a jamais été !

Thameur Mekki

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