WiFi gratuit dans un bidonville… au Brésil

Bientôt, nos enfants sortiront pour s’amuser la balle au pied, ou un ordinateur portable sous le bras”, assure avec un sourire José Mario dos Santos, président de l’Association des habitants du bidonville (favelas est le nom consacré) de Santa Marta, dans la banlieue de Rio de Janeiro, au Brésil. Et pour cause le village aura désormais le Wi-Fi, la connexion Internet sans fil à haut débit, gratuite. C’est ce qu’on apprend dans un article publié par « Le Monde », dans son édition du 15 avril.

Ce bidonville du quartier résidentiel de Botafogo est le premier de Rio à bénéficier de ce service, qui a coûté l’équivalent de 340 000 dinars tunisiens aux autorités locales. 16 antennes de relais Wi-Fi ont été installées. Il reste des “zones d’ombre”, mais bientôt, dans chaque gourbi, on pourra naviguer sur le web.

Sur 1 690 domiciles répertoriés, 1 600 se déclarent équipés d’un ordinateur, mais à peine la moitié sont connectés à un serveur câblé payant.

“C’est génial, Santa Marta devient une communauté moderne”, estime Ana Marta Paulinha, une « bonne » d’une cinquantaine d’années au chômage. Ana Marta adore consulter ses mails et communiquer avec parents et amis via le site Orkut.

Dans un bus transformé en salle de cours, face à un écran plat, Conceiçao Castro de Souza spécialiste du « mlaoui » (version brésilienne, bien sûr !) s’efforce de calculer le budget de l’agrandissement de sa maison, sur une grille d’exercices du programme Excel. “C’est dur, mais je sortirai d’ici en sachant utiliser l’ordinateur de ma fille”, promet cette femme de 54 ans. Son rêve : vendre ses aliments sur le web !

Intégration sociale par le web

Au pied de la favela, le bus du Centre de citoyenneté de l’Etat de Rio de Janeiro accueille une centaine d’élèves de tout âge, quatre heures par jour durant trois mois, à l’écoute du professeur Eliton de Oliveira. “Ils viennent pour améliorer leurs revenus, et ce cours les prépare au marché du travail, explique ce jeune homme très pédagogue. Mais ils repartent différents, car ils découvrent en plus l’éducation, l’intelligence, la culture.”

Le gouverneur Sergio Cabral l’avait promis, le jour de l’inauguration : “Le Wi-Fi ne représente pas seulement l’inclusion numérique, c’est aussi l’intégration sociale pour les 10 000 habitants de Santa Marta.”

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